LES USA RECONNAISSENT KABILA COMME PRÉSIDENT ÉLU, TANDIS QUE L'UE EST ACCUSÉE D'INGÉRENCE
Les États-Unis reconnaissent Kabila comme président élu
Xinhua
KINSHASA, 16 février — L’ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa, James Entwistle, parlant de la position de son pays sur les élections du 28 novembre 2011 en RDC, a déclaré que le gouvernement américain reconnaît le président Joseph Kabila.
"La position des Etats Unis est claire : nous reconnaissons Joseph Kabila comme président de la République Démocratique du Congo pour les cinq années à venir", a-t-il dit lors d’une conférence de presse, tout en exprimant l’espoir que "les irrégularités constatées le 28 novembre 2011 seront évitées aux prochaines élections provinciales, locales et autres".
"Je peux dire avec certitude aujourd’hui que les Etats Unis restent engagés à encourager un avenir plus stable, plus prospère et plus démocratique en RDC", a-t-il affirmé.
A l’en croire, dans le contexte actuel du pays, le gouvernement et les partis politiques peuvent entreprendre certaines actions concrètes pour promouvoir la démocratie en RDC.
Les Etats-Unis encouragent la formation d’un gouvernement inclusif en RDC et recommandent vivement à tous les partis élus à l’Assemblée nationale de participer à ses délibérations, a déclaré le diplomate américain.
Selon la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le président Kabila a été réélu en remportant 48,97% des voix exprimées.
Le ministre congolais de la Communication et des Médias, Lambert Mende Omalanga, a accusé l'Union européenne de s'ingérer dans les affaires intérieures de la République démocratique du Congo (RDC) après que la délégation de l'UE à Kinshasa eut publié une déclaration regrettant l'interdiction de la "marche des chrétiens" de jeudi, a rapporté ce week-end la presse kinoise.
"Nous sommes un État de même impérium que leurs États. Nous sommes indépendants depuis 1960 et nous n'avons pas de leçons à recevoir d'eux", a indiqué vendredi M. Mende, qui est également porte-parole du gouvernement.
Dans une déclaration publiée vendredi à Kinshasa, la délégation de l'UE a affirmé regretter l'interdiction de la marche qui devait se dérouler le 16 février, et la décision des autorités de couper les signaux de cinq chaînes de télévision et de radio.
L'UE déplore les incidents survenus lors de l'intervention des forces de l'ordre, dit la déclaration, rejoignant dans sa teneur celles faites par la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en RDC (Monusco) et la Belgique, par la voix du chef de sa diplomatie, Didier Reynders.
La Monusco s'est déclarée "préoccupée par les restrictions aux libertés fondamentales" et a "exhorté" les autorités congolaises à "respecter la liberté de réunion et d'expression, ainsi que le droit à l'intégrité physique et à la liberté et sécurité de la personne, conformément à la Constitution et aux engagements internationaux de la RDC".
M. Reynders avait pour sa part déploré vendredi "l'emploi excessif de la force" par certaines bandes armées ainsi que par les forces de l'ordre dans des paroisses de Kinshasa, à l'occasion de la "Marche des Chrétiens" de jeudi. (belga)