Les obus tombés à Goma seraient partis du Rwanda, selon le vice-gouverneur du Nord-Kivu
Au moins deux personnes sont mortes et quatorze blessées par les obus qui sont tombés sur la ville de Goma et ses environs jeudi 22 août. Le vice-gouverneur du Nord-Kivu, Feller Lutahichirwa a donné ce bilan vendredi après une tournée d’évaluation sur les sites touchés. D’après lui, les premiers constats révèlent que ces obus auraient été lancés depuis le territoire rwandais.
Sur les quatre obus qui ont atteint la ville de Goma, trois sont tombés dans le quartier Murara et un à Katindo/camp Dumez faisant neuf blessés et un mort. Trois autres obus sont tombés, vers 14 heures dans le village Bugarura, en groupement de Munigi et a causé la mort d’une personne et en a blessé cinq autres.
Ces obus ont aussi causé d’importants dégâts matériels, a affirmé l’autorité provinciale.
Le vice-gouverneur du Nord-Kivu a souligné que les premiers constats établis sur les sites d’impact révèlent que ces obus auraient été tirés depuis le territoire rwandais et non pas des positions du M23. Mais, il a estimé qu’une enquête balistique régionale est nécessaire pour obtenir plus de détails sur leur provenance.
« Les obus que nous avons vus venaient de l’Est de la ville vers l’Ouest. Et à l’Est de la ville de Goma, c’est bel et bien le pays voisin du Rwanda. Nous considérons que nous ne sommes pas à l’époque de la barbarie. Au moment venu, aux instances où les États échangent, ces choses-là vont devoir être discutées et étayées au moyen des preuves » a déclaré Feller Lutahichirwa.
Ces obus sont tombés à Goma alors que la ligne de front se situe à environ 20 km plus au Nord dans la région de Kibati où les FARDC ont “engrangé” jeudi des “succès considérables” sur le M23, selon la Monusco.
Les combats ont repris mercredi entre les FARDC et le M23 après une accalmie de près d’un mois dans la région de Kibati située à une vingtaine de kilomètres de Goma. Ils se sont intensifiés jeudi dans la journée.
« Le M23 a tiré des obus au sud de Munigi provoquant la mort d’une femme et d’un enfant et dix-sept civils ont été blessés et évacués à l’hôpital Heal Africa de Goma. Aux environs de 14 heures, nous avons déclenché une patrouille aérienne avec deux hélicoptères d’attaque qui ont survolé l’axe Kibati-Kibumba, Kiwanja-Katale en vue d’évaluer la situation sur terrain. Aux environs de 15h30, nous avons vu que le M23 a encore tiré des roquettes en direction de Munigi. Mais ces roquettes sont tombées à Kanyaruchinya et ont provoqué 9 neuf blessés et fait deux morts », a déclaré pour sa part le lieutenant-colonel Prosper Félix Basse, porte-parole militaire de la Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco).
La Monusco affirme avoir renforcé son dispositif et accru ses patrouilles tout autour de la ville de Goma et vers Sake.
Dans un communiqué publié jeudi soir, le tout nouveau représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC, Martin Kobler a déclaré que des instructions ont été données « pour qu’aucune tentative de mouvement du M23 vers Goma ne soit tolérée ».
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Goma : arrivée de la Haut commissaire adjointe de l’Onu aux droits de l’homme
publié il y a 11 heures, 5 minutes, | Denière mise à jour le 23 août, 2013 à 3:03 | sous En bref, Nord Kivu, Politique, Régions, Société. Mots clés: BCNUDH, Goma
La Haut-commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l’Homme, Flavia Pansieri est arrivée jeudi 22 août à Goma en provenance de Genève via Entebbe en Ouganda. Au cours de son séjour d’une semaine en RDC, elle s’entretiendra avec les autorités du pays, les responsables des forces de sécurité et ceux du système judiciaire. Ce vendredi, elle s’est rendue dans le territoire de Masisi, pour s’enquérir de la situation des violences sexuelles sur les femmes.
A son arrivée dans cette ville du Nord-Kivu, Flavia Pansieri s’était entretenue avec les responsables de la Monusco avant de rencontrer des membres de la société civile de la province. Après le Nord-Kivu, elle se rendra à Bunia en Province Orientale.
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août 22, 2013
Les obus sont tombés dans deux quartiers de la ville. A Katindo gauche, le domicile d’un fonctionnaire de la Monusco a été partiellement endommagé, d’importants dégâts matériels ont également été recensés.
Dans le quartier Murara, le bilan fourni par les chefs locaux fait état de cinq personnes gravement blessées.
Les autorités municipales et le service de la protection civile, arrivés sur les lieux, n’ont pas voulu se prononcer sur la provenance de ces obus.
Ils disent attendre une enquête balistique pour déterminer l’origine de ces obus et la nature de l’arme qui les attirés.
Ces obus sont tombés à Goma alors qu’ à 15 km au nord de la ville les militaires congolais et les rebelles du M23 s’affrontent depuis le mercredi 21 août dans la soirée.
Ces combats se sont intensifiés le jeudi dans la journée à Kibati. Des sources militaires indiquent que des dizaines de rebelles du M23 ont été tués et douze autres capturés. Les FARDC auraient également récupéré trois armes lourdes. Au cours de ces affrontements, un obus tiré sur la collectivité de Munigi, à 5 km de Goma, a fait quatre morts dont trois femmes et un enfant, indiquent des sources concordantes.
Comme souvent, les deux parties se sont accusées mutuellement d’avoir pris l’initiative de ces combats.
Le M23, dans un communiqué transmis à l’AFP, a accusé les forces gouvernementales de vouloir généraliser cette offensive. La guerre absurde relancée par le gouvernement congolais aurait des allures d’un coup de colère suite à l’échec de sa diplomatie militariste ces dernières semaines, a déclaré le porte-parole du mouvement, Amani Kabasha.
Selon un officier des FARDC cité par la même agence, les troupes régulières ont été attaquées sur les positions qu’elles occupent depuis mi-juillet à environ 20 kilomètres de Goma. L’officier, qui a préféré garder l’anonymat, n’a donné aucun bilan de ces tirs effectués selon lui à l’arme lourde.
La Monusco renforce son dispositif
Dans un communiqué publié à la suite de la reprise des combats entre les rebelles et les FARDC, le chef de la Monusco, Martin Kobler, a affirmé avoir « donné l’ordre à la Force de la Monusco de réagir et de prendre les mesures nécessaires pour protéger les civils et empêcher toute avancée du M23 ».
« Effectivement, nous avons renforcé notre dispositif et accru nos patrouilles tout autour de la ville de Goma et vers Sake. Et au niveau de nos positions de Munigi, nous avons renforcé nos effectifs et nous nous tenons actuellement prêts à engager le M23 dans toute tentative d’offensive vers la ville de Goma », a expliqué, de son côté, le porte-parole militaire de la mission onusienne.
L’officier onusien a ajouté que la Monusco a également mis en alerte ses hélicoptères d’attaque qui ont survolé la zone de combat, poussant leur reconnaissance jusqu’à Kiwanja, Katale, Kibati, « en vue d’avoir une idée plus claire du dispositif du M23 dans cette région là ».
« Nous avons aussi donné des instructions fermes à nos troupes pour qu’aucune tentative de mouvement du M23 vers la ville de Goma ne soit tolérée », a-t-il poursuivi.