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Publié par JMVN

Commentaire de France-Rwanda Tribune

En prévision de la prochaine visite en France du président rwandais Paul Kagame accusé par les Nations Unies de crimes contre l’humanité et d’actes de génocide contre les populations congolaises et rwandaises entre 1993 et 2003, le patronat français se prépare à envoyer une importante délégation dans la capitale rwandaise avec comme objectif avoué de signer des contrats juteux dans divers secteurs, dont l’exploitation du gaz du lac Kivu. Dans un article daté du 6 janvier dernier intitulé « Les minerais du sang passent par Kigali », le journal le point  montre que la réexportation des minerais du Congo par le Rwanda encourage la poursuite des conflits armés dans la région des grands lacs. Le soutien du MEDEF à un président désigné par un rapport de l’ONU comme responsable du massacre de centaines de milliers de citoyens congolais et rwandais répond-il aux normes de la nouvelle realpolitik diplomatique française ? Le patronat français a-t-il pris toute la mesure des conséquences que ses contrats du sang vont avoir sur le sort des populations rwandaises et congolaises ? Après la publication du Rapport Mapping concernant les violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises entre mars 1993 et juin 2003 sur le territoire de la République démocratique du Congo, lequel rapport met directement en cause le régime du président Paul Kagame, la France - hier encore accusée par le dictateur rwandais de complicité de génocide -  a-t-elle intérêt à se jeter dans les bras d’un criminel dont le régime peut basculer à tout moment ? Autant la France a, comme l’a reconnu le président Sarkozy lors de sa visite au Rwanda, commis des erreurs d’appréciation en 1994, autant les nouvelles amitiés franco-rwandaises risquent de salir irrémédiablement l’honneur de la France le jour où la Justice établira que Paul Kagame a effectivement commis des crimes contre l’humanité et des actes de génocide aussi bien au Rwanda qu’en République Démocratique du Congo. Les intérêts économiques en présence justifient-ils que la France s’implique une nouvelle fois dans ce bourbier génocidaire et vole au secours d’un criminel africain en fin de course, aux dépens des droits de l’homme et des peuples de la région des grands lacs ? Certes non. Ce qui n’était hier qu’une faute d’appréciation se transformerait alors, demain, en faute diplomatique et politique lourde commise en toute connaissance de cause. A faute lourde, lourde responsabilité ! La France de Sarkozy devrait éviter de tomber dans ce piège dont les enjeux paraissent pour le moins éphémères !

Par France-Rwanda Tribune


Ci-après l’article du journal Le Point daté du 06/01/2011


Minerais du sangEn réexportant des minerais du Congo, Kigali encourage la poursuite des conflits armés dans la région des grands lacs.  

Une récente législation aux États-Unis désigne sous le nom de "minerais du conflit" l'or et l'étain frauduleusement exploités et exportés de la République démocratique du Congo (RDC) par les pays voisins. Un commerçant de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, parle crûment des "minerais du sang", en référence aux millions de morts entrainés par les conflits à répétition depuis les années 90 dans la région des Grands Lacs. Selon un récent rapport de l'ONG Global Witness, l'or, la cassitérite, le wolframite et le coltan, dont regorge l'est de la RDC, continuent d'être exploités par l'armée congolaise et divers groupes armés pour être ensuite exportés frauduleusement dans les pays voisins, particulièrement au Rwanda, qui les réexporte comme étant des minerais rwandais.

Exactions et viols collectifs

Cette situation existe depuis la première invasion de la République démocratique du Congo par le Rwanda en 1996, mais elle s'est accentuée l'année dernière à la faveur de l'intégration dans l'armée régulière des anciens rebelles du CNDP, un mouvement armé et soutenu par Kigali. Ces militaires tutsi contrôlent notamment, selon Global Witness, la plus importante mine d'étain du Nord-Kivu, celle de Bisie, en collaboration avec le commandant des forces terrestres de l'armée congolaiss, le général Amisi. Ils collaborent, dans l'exploitation illicite des mines de cette région du Congo avec les Hutus rwandais du FDLR et des résistants congolais dits Mai-Mai. Parfois, ils mènent des opérations punitives communes, tel le viol collectif de 303 personnes durant quatre jours à Luvungi dans le Nord-Kivu, en août dernier.

La principale raison de leur impunité est l'argent, souligne Global Witness. Ces groupes gagnent des dizaines de millions de dollars par an et partagent leurs bénéfices entre l'armée congolaise et le gouvernement Rwandais. En 2010, les exportations d'or, de coltan et de cassitérite par le Rwanda ont atteint plus de 30 % de ses exportations, derrière le thé et le café. Le Rwanda ne possède pourtant ces minerais qu'en infime quantité. Les principaux acheteurs de minerais certifiés au Rwanda sont en Malaisie et en Chine. Une fois raffinés, l'étain et le tantale sont principalement utilisés par l'industrie électronique, les emballages, les avions et les produits pharmaceutiques. Le Rwanda s'inquiète des probables répercussions sur le niveau de ses exportations de la loi voté aux États-Unis en juillet sur les "minerais du conflit" afin de tenter de mettre fin à la guerre silencieuse dans l'est de la République démocratique du Congo.

Le Point.fr –

http://www.lepoint.fr/monde/les-minerais-du-sang-passent-par-le-rwanda-05-01-2011-126866_24.php

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