Le Burundi "ne sert pas de base-arrière" aux FDLR (services secrets)
AFP 26.11.09 | 16h18
Le Burundi "ne sert pas de base-arrière" aux rebelles hutus rwandais qui opèrent dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a assuré jeudi à l'AFP le porte-parole des services secrets burundais Télésphore Bigirimana. "Le Burundi ne sert pas de base-arrière aux rebelles des FDLR ou à qui que ce soit voulant déstabiliser le Rwanda. Le Burundi n'aide pas et n'aidera jamais un groupe qui veut déstabiliser notre sous-région", a déclaré à l'AFP Télésphore Bigirimana.
Le porte-parole réagissait à un rapport d'experts de l'ONU transmis début novembre au Conseil de sécurité de l'ONU et détaillant un réseau de financement et de soutien international dont bénéficieraient les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Une partie du rapport est consacrée au Burundi qui, selon les experts, servirait de "base arrière au recrutement des FLDR et à des réseaux de soutien". De même, le groupe fait état de relations continues entre le chef des services secrets burundais, le général Adolphe Nshimirimana, et les FDLR.
Les experts s'interrogent également sur la destination finale d'importants stocks d'armes légères ayant transité en 2008 par l'aéroport international de Bujumbura.
"Ces contacts (avec des membres des FDLR) n'ont jamais eu lieu, parce que le chef du Service National de Renseignements (SNR), le général Adolphe Nshimirimana, n'a pas de contacts personnels avec ces gens", a-t-il assuré.
Le porte-parole a également affirmé qu'aucune arme ou recrue des FDLR n'avait transité par le Burundi en direction de la RDC.
"Nous sommes en contact avec les services de renseignements du Rwanda et ils peuvent confirmer que nous ne sommes impliqués ni de près ni de loin dans ce trafic", a expliqué le porte-parole.
"Au contraire, nous collaborons avec eux pour que le Rwanda ait la paix et que les groupes qui seraient en position de déstabiliser le Rwanda n'agissent pas à partir de notre territoire", a-t-il ajouté.
"Je pense que le gouvernement rwandais serait en mesure de confirmer notre bonne foi", a insisté le porte-parole du SNR.
Selon des sources concordantes, les services secrets burundais ont livré aux Rwandais au cours des deux dernières années plusieurs dizaines de rebelles des FDLR dont un général commandant de région, arrêtés au Burundi.
Pays frontalier de l'est de la RDC et du Rwanda, le Burundi, qui sort de 13 ans de guerre civile, est dirigé depuis 2005 par l'ex-principale rébellion hutu du Cndd-FDD, qui a été longtemps basée en RDC et a combattu dans ce pays contre l'armée rwandaise, aux côtés des FDLR et de l'armée congolaise.Le général Nshimirimana, l'un des hommes forts du pouvoir burundais, était alors chef d'état major des rebelles et connaîtrait, à ce titre, la plupart des responsables militaires des FDLR, selon des sources concordantes.
"Aujourd'hui, le général Nshimirimana n'agit pas en son nom propre. Il représente le Service national de renseignements burundais qui applique la politique du gouvernement", selon le porte-parole.