Génocide rwandais : Alain Juppé, mis en cause par Kagame, crie au scandale
Par La rédaction numérique de RTL , Avec AFP
Ministre des Affaires étrangères au moment du génocide rwandais et mis en cause par le président Kagame, Alain Juppé a demandé à François Hollande de "défendre l'honneur de la France".
"Rigoureusement faux"
Alain Juppé réagissait à une interview du président Kagame, qui dans Jeune Afrique "accuse notre pays d'avoir organisé et encouragé le génocide, d'en avoir été complice et même acteur", selon le maire de Bordeaux. "Il est rigoureusement faux que la France ait aidé en quelque manière les auteurs du génocide à préparer leur forfait", écrit Alain Juppé, rappelant qu'au contraire, Paris "a tout fait pour pousser à la réconciliation des deux camps", Hutu et Tutsi, avant la prise de fonction en mars 1993 du gouvernement Balladur où il servait, comme après.
"Il est rigoureusement faux que la France n'ait pas dénoncé le déclenchement du génocide en le qualifiant en ces termes mêmes", poursuit-il, citant ses déclarations publiques en ce sens, en mai 1994, au conseil des ministres des affaires étrangères de l'Union Européenne comme à l'Assemblée Nationale. "La communauté internationale a failli, c'est un fait. Elle a été incapable de prévenir et d'arrêter le génocide", admet Alain Juppé. "Mais la communauté internationale, ce n'est pas la France seule", et "la France a été la seule puissance à agir".
"Sans doute subsiste-t-il encore des zones d'ombre sur cette période tragique", convient-il, notant que malgré les investigations "de l'ONU, de la justice française, de la justice espagnole, on ne sait toujours pas qui sont les auteurs de l'attentat contre l'avion qui transportait le Président (rwandais) Habyarimana et le Président du Burundi le 6 avril 1994", déclencheur des massacres. "En attendant que vienne la vérité, on ne peut tolérer la véritable entreprise de falsification historique qui veut faire porter à la France la culpabilité du génocide", écrit encore Juppé.