Annulation de la visite de Paul Kagame à Paris
Craignant un coup d'état durant son séjour dans la capitale française, Paul Kagame aurait annulé sa visite prévue en mars prochain.
De source proche de l'entourage de l'homme fort de Kigali accusé par les Nations Unies de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre et d'actes de génocide en République Démocratique du Congo entre 1993 et 2003, Kagame serait confronté à un groupe de jeunes officiers tutsi démocrates proches du général Kayumba Nyamwasa, chef de file de l'opposition tutsi. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il existe au sein de l'armée rwandaise et du FPR, une frange plus ou moins importante d'officiers qui ne supportent plus le régime répressif et criminel de Paul Kagame. La visite du dictateur rwandais à Paris avait été annoncée le 06/01/2011 à 16h:37par son agent de presse en France, l'hebdomadaire Jeune Afrique alias L'Intelligent.
C'est à se demander au nom de quelle éthique diplomatique ou pour quels intérêts nationaux la Patrie des droits de l'homme, par ailleurs membre du Conseil de sécurité des Nations Unies, prendrait le risque de dérouler le tapis rouge à un criminel responsable d'avoir planifié, préparé, organisé, ordonné et supervisé le massacre de plus de 300 000 réfugiés hutu et 5 millions de citoyens congolais. Un criminel contre l’humanité déguisé en chef d'état respectable !

La diplomatie française ne peut pas prétendre l'ignorer. Une question se pose : un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies peut-il se permettre de recevoir un criminel contre l'humanité désigné comme tel par la Commission des Droits de l'Homme des Nations Unies sans renier son rôle au sein de la communauté internationale ? La seule décision de sagesse à prendre par la diplomatie française est celle qui correspond aux valeurs de la République et à ses engagements internationaux. La France doit écouter le peuple rwandais et non celui par qui le génocide est arrivé. La France devrait annuler la visite de Paul Kagame sur le territoire de la République. La France ne peut pas recevoir un chef d'état étranger accusé de génocide. Ce serait une erreur d'appréciation, une faute dont la diplomatie française ne se relèverait pas.
En qualité de membre permanent du Conseil de sécurité, la France a, au contraire, l'obligation de contribuer à faire adopter rapidement par le Conseil de sécurité les préconisations du Rapport Mapping concernant les violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises entre mars 1993 et juin 2003 sur le territoire de la République démocratique du Congo.
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