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Publié par JMV Ndagijimana

Théophile Murengerantwari

Je viens de lire et de relire les propres propos de l'ancien Président démocrate américain à l'adresse du chef de l'état rwandais, et ceci provoque en moi un sentiment que je ne suis pas capable, peut-être, de bien exprimer. En tout cas je viens de me rendre compte, bien entendu sans beaucoup de surprise, combien la politique américaine est déterminée plus que jamais à agir, pas dans l'intérêts des peuples, mais plutôt à poursuivre une politique nauséabonde de soutien au terrorisme qui frappe les peuples des pays en voie de développement.

 

Ceux qui avaient placé leur espoir dans l'avènement du Président Obama peuvent déjà se désillusionner. Il ne peut pas y avoir, apparemment, des réels changements du coté de la politique américaine dans la région des Grands lacs. En tout cas le prédécesseur d'Obama, démocrate comme lui et en la personne du sieur Clinton, vient de prouver la mauvaise foi des maîtres du monde de par son discours particulièrement élogieux à l'adresse de Paul Kagame!

 

Souvenons nous que durant toutes les années de la dictature de Mobutu dont la politique d'aliénation marquera des générations de Congolais, L'Amérique  a toujours saisi toutes les occasions pour adresser des louanges au dictateur du Zaïre. Quel est, actuellement, le résultat de cette aliénation? Nous trouvons  ici le cas d'un pays géant mais assez gâté, qui ne sait à quel saint se vouer pour se tirer de ses problèmes internes. Le leadership y mène une politique tâtonnante durant plusieurs années et le petit voisin rwandais y sème des troubles à volonté depuis longtemps. Un signe de plus que l'ancien Zaïre est trop loin de sortir d'une situation fâcheuse, c'est la collaboration de l'armée congolaise et celle du Rwanda dans des opérations conjointes pour chasser des groupes rebelles. Or, ces groupes ne sont pas le véritable problème du Congo. Avec la décision du Congo de lancer son armée sur un faux front, le Congo vient de signer définitivement sa servitude, comme n’étant qu'une nation valet!

 

Par ailleurs, comment concilier les récentes déclarations de la Secrétaire d'état américaine à Goma avec celles de son mari ex président! En effet celui-ci ose adresser des louanges au principal agitateur de la région des Grands lacs, en le désignant comme un chef de guerre sans égal! Au moment où l'épouse s'insurge contre les calamités occasionnées par les seigneurs de guerre dans l'Est du Congo, le mari se confond en louanges à l'endroit des seigneurs de guerre! N'est-ce pas une contradiction flagrante de la part des politiciens américains aussi particulièrement proches en raison leur union conjugale? Comment Madame Clinton peut-elle verser les larmes de crocodile après le constant des violations des droits de l'homme en général, et ceux des femmes en particulier,  et puis après elle son mari oser désigner le principal instigateur des cette désolation comme étant quelqu'un aux qualités légendaires!

 

N'est-ce pas le Président démocrate Obama qui proclamait nouvellement à Accra que le temps des dictatures en Afrique est révolu et qu'il faut donner plus de place à la démocratie? Comment est-ce possible que le nouveau homme le plus puissant du monde ne se soit pas encore rendu compte qu'au Rwanda règne une dictature terrible depuis des une quinzaine d'années? A qui s'appliquent finalement les bons principes américains, quand ceux-ci se  foutent complètement, quant à eux, des peuples de la région des Grands lacs? Ce ne sont-ils pas les mêmes Américains qui soutenaient la dictature de Mobutu et qui ne manquaient pas également de lui prodiguer de louanges occasionnellement? Ne lui répétaient-ils pas aussi qu'il serait en possession des qualités de grand leader africain? Et pourquoi furent-ils finalement les premiers à le chasser du pouvoir? Quel avait été, fins des fins, le constat amer? N'est-ce pas que Mobutu fut plutôt un grand escroc? Et si dans les années proches Kagamé venait à se révéler comme étant lui même un grand escroc! Les Américains vont-ils reconnaître leurs erreurs et demander pardon aux peuples des Grands lacs?

 

Mieux vaut prévenir que guérir! Deux juges d'instruction de réputation internationale ont publié leurs rapports montrant bien la face de Paul Kagame aux yeux du monde entier! Est-ce à dire que les Américains ne sont pas au courant du contenu des deux enquêtes assez fouillées? Cela étonnerait plus d'un que le maîtres du monde ne soient pas au courant des rapports d'une telle teneur! Mais puisqu'il s'agit des pauvres Africains, les victimes des exactions des seigneurs de guerre, l'Amérique ne trouve mieux que de se confondre en louanges à l'endroit du seigneur de guerre? Est-ce cela que l’on nomme la civilisation? Serait-il ici question, par hasard, du célèbre rêve américain pour le reste du monde?

 

Le monde pourrait-il être une fois raisonnable et constater que cette situation ne peut plus durer? Assez c'est assez! Si les maîtres du monde se foutent de nous, les peuples des pays pauvres, c'est à nous d'oeuvrer au rétablissement de notre situation. Après tout c'est nous le peuple qui souffre sous le joug. Certes les puissances arment nos dictateurs et leur comblent de moyens, tellement que ceux-la les utilisent pour nous détruire en retour. Pourquoi ne pas nous emparer de ces différents moyens qui reviennent de droit aux peuples, et les employer plutôt contre nos dictateurs? Mine de rien, les peuples deviennent civilisés en raison de leur lutte pour les droits au cours de leur histoire. La dictature se transforme en démocratie, non pas par l'indifférence des citoyens, mais par l'action efficace pour faire tomber les dictatures. A chaque dictature tombée, c'est chaque fois un pas de plus vers la civilisation!

 

Si au temps de la guerre froide, le soutien de l'Amérique à certaines dictatures pouvait se justifier, dans ce sens qu'il aurait fallu agir fermement pour stopper le danger du socialisme extrême et sauvage, il devient inconcevable que la puissance américaine se remette à l'heure qu'il est à cautionner les méfaits des dictateurs. Cependant, à quoi riment au juste des discours élogieux à l'endroit de dictateurs et des criminels de guerre en ce 21e siècle? Serait ce peut-être  la récompense méritoire aux peuples, après leur résistance au communisme sauvage?!

 

Il faudrait, dans les meilleurs délais, sonner glas de la servitude et reconquérir de nouveau les indépendances des peuples. Les pays dits civilisés viennent de nous laisser encore une fois à nous mêmes, en nous livrant dans la gueule de leurs renards instrumentalisés. Certainement qu'il ne convient pas de mener la lutte contre les maîtres de ce monde, mais il convient que nous menions la lutte pour notre indépendance dans nos propres contrées, en affrontant de face les renards nous imposés de façon outrageuse. C'est à nous, le peuple, de saisir les destinées de la nation dans nos mains.

 

Pour conclure, je dirais que c'est pour nous les Rwandais, peuple frappé dans notre être profond par les propos injurieux de Bill Clinton, de réagir.  Nous nous sentons injuriés par les louanges à l'oppresseur du peuple rwandais. Il devient clair que nous ne pouvons pas placer l’espoir de notre avenir dans l'un ou l'autre parti politique. Aucun parti ou responsable de parti ne pourra jamais nous rassurer, tant qu'il n'y aura toujours pas de solution en ce qui concerne le soutien inconditionnel des puissances à nos dictateurs. C'est le moment ou jamais de nous engager pour la tenue du haut Conseil du Dialogue Inter rwandais, l'unique cadre qui fournira aux partis d'opposition l'occasion de bien coordonner leurs activités. Qu'on l’appelle Rukokoma ou pas, en tout cas le Dialogue Inter rwandais s'avère de plus en plus incontournable pour pouvoir débattre les problèmes de notre société, tout en surpassant nos différences. En adoptant des résolutions pratiques et qui engagent le monde entier, nous aurons contribué à lancer notre pays sur le chemin d'un avenir plus sûr.  C'est à nous les Rwandais, et autour du Roi Kigeli, de prendre la décision de sceller le destin de notre nation. Avec le Dialogue Inter rwandais, Nous pourrons proposer notre vision pour l'avenir de notre pays, laquelle vision ne pourra jamais être contredite par quelque puissance sans se heurter à la résistance d'un peuple soucieux de son indépendance totale.

 

Que Dieu bénisse notre pays.

 

Théophile

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