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Publié par JMV Ndagijimana

Un internaute nous a fait parvenir les commentaires suivants postés sur le forum DHR (Democracy Human Rights) par Messieurs Helmut Strizek et Pierre Foucher au sujet du livre  "PAUL KAGAME A SACRIFIE LES TUTSI". Je les en remercie du fond du coeur.


Ambassadeur Jean-Marie Vianney Ndagijimana
Auteur de "PAUL KAGAME A SACRIFIE LES TUTSI"



Message de Pierre Foucher


Am 23.07.2009 um 12:04
schrieb pierre foucher:


Bonjour à tous,
 
J'ai lu tardivement le livre de JMV Ndagijimana, après avoir lu plusieurs dizaines d'ouvrages sur le Rwanda, où j'ai vécu quelques années, moi aussi.....L'ouvrage de JMV Ndagijimana est exceptionnel, tout simplement!  Et si on ne devait en lire qu'un, celui -là est sans doute l'un des plus indiqués. Exceptionnel car l'auteur a occupé sous deux gouvernements, avant et après 1994, des postes d'observation privilégiés. Il parle en parfaite connaissance de cause de choses que peu de gens ont vues et entendues. Je prétends connaître assez bien cette période du Rwanda.  Mais  j'ai dégusté, page après page, ce livre de JMV Ndagijimana  qui m'a plongé dans de nombreuses réflexions et qui a contribué à éclairer certains souvenirs d'un jour que je ne soupçonnais pas. Celui qui prétendrait connaître cette période dramatique de l' histoire rwandaise sans avoir lu cet ouvrage de référence ne serait qu'un militant partial qui refuserait de connaître la vérité."


Commentaire de Helmut Strizek
"Von: Helmut Strizek Strizek@t-online.de
Datum: 24. Juli 2009 10:47:51 MESZ
An: Democracy_Human_Rights@yahoogroupes.fr
Betreff: Re: *DHR* Le livre de JMV Ndagijimana
Antwort an: Democracy_Human_Rights@yahoogroupes.fr


Chers amis,


Je partage entièrement l'avis de Pierre Foucher. Le témoignage de JMV Ndagijimana est un point de repère indispensable pour tous ceux qui sont à la recherche de la vérité sur la période dramatique de l'histoire rwandaise et de la région des Grands Lacs africains à partir de 1990.

Après son témoignage sur les événements de 1972 il a ajouté  une "pièce à conviction"  incontournable pour tout historien. Il a eu le courage de constater que Paul Kagame  a bel et bien sacrifié à dessein les Tutsi de l'intérieur. Il y a peu de gens qui pourraient le dire avec l'autorité qu'il a acquise au cours de sa vie. Il aborde la question épineuse des "deux génocides parallèles". Je partage ses conclusions. Concernant le génocide des Tutsi qui a eu lieu sans doute, on ne peut pas le comprendre sans leur sacrifice par Kagame. Il faut dorénavant établir les liens dialectiques entre ce sacrifice et les crimes perpétrés à l'endroit des Tutsi. Sans l'acte de sacrifice de Kagame le génocide anti-tutsi n'aurait pas eu lieu. La décision de Kagame était antérieure aux crimes anti-tutsi. Le calcule que des massacres auront lieu faisait partie du sacrifice. 


JMV Ndagijimana soulève dans le chapitre "Conclusion" la question du degré d'organisation et de spontanéité  dans l'exécution du génocide anti-tutsi. Il émet des doutes en ce qui concerne la spontanéité. Et même s'il y en avait, son constat est pertinent: "Encore que la spontanéité n'enlève rien à la gravité de tels massacres." Mais je constate également que personne n'a pu jusqu'à présent étudier à fond le déroulement de ces massacres. Le livre "Leave none to tell the story" a collectionné pas mal de faits, mais il a le grand désavantage qu'il n’était pas écrit avec l'objectif de chercher la vérité mais plutôt de fournir du matériel au procureur du TPIR pour étoffer les accusations contre les personnes capturées. Malgré le fait de fournir également un peu de matériel pour l'accusation éventuelle du FPR, à l'époque de la publication du livre en 1999 tout le monde savait que les grands de ce monde - Kofi Annan en premier lieu - feraient tout pour empêcher de telles accusations.
 

Le TPIR n'a pas cherché la vérité sur le déroulement du génocide anti-tutsi non plus. Il n'est pas exclu que le juge Møse ait raison quand il dit dans le jugement du 18 décembre 2008 dans l'affaire "le procureur contre Bagosora et al." au numéro 8: "La conduite d'un procès pénal ne permet pas de brosser un tableau exhaustif de tout ce qui s'est passé au Rwanda, même pour une affaire de l’envergure de l’espèce." Mon expérience comme expert de la défense au TPIR me fait douter  si le tribunal a fait un effort sérieux pour établir au moins une esquisse honnête de ce tableau. Il faut reconnaître: Le "common law" appliqué à Arusha ne semble pas être propice à un tel exercice.


Après tous mes efforts de recherche pour connaître la vérité concernant l'exécution des massacres anti-tutsi, j'ai tendance à croire à un degré assez élevé de la fureur aveugle qui a dirigé les massacres. La détermination de sacrifier les Tutsi de la part de Kagame et du Conseil de Sécurité de par la décision du 21 avril 1994 me fait croire que personne  n'aurait pu stopper les enragés qui ont si bien joué le rôle leur attribué par Kagame. Malgré l'existence d'un gouvernement intérimaire - tout le temps en fuite d'ailleurs - et un soi-disant premier-ministre qui aimait tant jouer ce rôle permettant après coup au procureur d'affirmer qu'il aurait pu contrôler la situation, je pense qu'il faut constater un vide étatique presque total.

Mais admettons :


Nous nous trouvons devant le problème insurmontable qu'aucune recherche digne de ce nom n'est possible tant que le monde entier permet à Paul Kagame de l'empêcher sur  lace, autrement dit, tant qu'il est au pouvoir.


Il faut le répéter: JMV Ndagijimana a fait une contribution inestimable à l'établissement d'une partie cruciale de la vérité. Il mérite bien des remerciements cordiaux. Son travail contribue sûrement à la mise en place d'un ordre à Kigali qui permettra aux historiens digne de ce nom d'établir également le reste sans doute douloureux de la vérité. 


Salutations sincères

Helmut Strizek

Bonn, le 24 juillet 2009"

 

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