Sarkozy : “La France n’a pas à rougir de l’opération Turquoise”
Date: 17-février 2009
La France "n’a pas à rougir de ce qu’elle a fait" au Rwanda durant l’opération Turquoise, a affirmé le président français Nicolas Sarkozy dans une interview exclusive à cinq journaux de Kinshasa. Mais, s’il vous plaît, tournons-nous vers l’avenir”.
« La France a pris le risque d’intervenir quand personne ne bougeait. L’opération Turquoise, je le rappelle, a été conduite sous mandat des Nations-unies. La France dans cette affaire n’a pas agi seule. Elle a agi au nom de la communauté internationale tout entière. Elle a sauvé des vies humaines en 1994, comme elle l’a fait à Bunia plus tard avec l’Opération Artémis dont tant de Congolais se souviennent », a déclaré Sarkozy à ces journaux de Kinshasa, où il est attendu à la fin du mois de mars.
Le président Nicolas Sarkozy reconnaît que le génocide de 1994 au Rwanda a eu des conséquences pour le Congo-voisin mais il tient à préciser que son pays n’y est pour rien.
"Il faut regarder la vérité en face. Il faut reconnaître que les événements innommables de 1994 ont eu de lourdes conséquences pour la RDC. La crise qui frappe l’Est du Congo depuis des années a des racines historiques. C’est évident. Mais il faut dire aussi que ni la France, ni la communauté internationale n’ont été les instigateurs de l’arrivée des réfugiés hutus rwandais sur le sol congolais. Ces réfugiés ont fui leur pays et traversé la frontière de leur propre initiative," a-t-il ajouté.
La France est intervenue au Rwanda durant le génocide à travers l’opération Turquoise dirigée par le général Jean-Claude Lafourcade. L’objectif affirmé était de protéger, dans une "zone humanitaire sûre", les « populations menacées » aussi bien par le génocide que par le conflit militaire entre le FPR et le gouvernement intérimaire rwandais.
La commission rwandaise sur le rôle de la France dans le génocide qui a rendu son rapport le 05 août dernier affirme que les forces génocidaires [ex-FAR/Interahamwe] ont continué à opérer en toute quiétude contre les Tutsi dans cette "zone humanitaire sûre", que l’opération Turquoise a ouvert un couloir d’évacuation des ex-FAR/Interahamwe vers l’ex-Zaïre, que des soldats français ont commis des crimes contre les Tutsi [viols et assassinats].
Source :RNA