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Publié par JMV Ndagijimana

Par LEXPRESS.fr, publié le 22/01/2009 17:50 - mis à jour le 22/01/2009 18:46
Les soldats rwandais continuent d'affluer en République Démocratique du Congo, où ils sont désormais au moins 3 500 à se préparer à mater la rébellion congolaise. La localité stratégique de Tongo (est) vient de tomber, et les soldats visent à présent les factions du chef rebelle Laurent Nkunda.

 

Des soldats rwandais partis traquer les rebelles hutus rwandais occupent la localité stratégique de Tongo, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Environ 400 soldats rwandais sont déployés sur deux collines environnant cette localité de la Province du Nord-Kivu, au point de passage entre les régions du Rutshuru et du Masisi, et située au bord du Parc national des Virunga.

Selon des habitants, des rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) se trouvent à 10 km du détachement rwandais.

La situation militaire était calme jeudi après-midi. Les soldats rwandais, qui sont entrés sans devoir combattre dans la localité, était occupés à faire des achats et à s'installer dans des huttes de roseau. 

Offensive conjointe

L'offensive conjointe des armées rwandaise et congolaise se poursuivait pour la troisième journée en RDC contre les rebelles hutu rwandais, mais aussi contre les positions tenues par la faction de la rébellion congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), restée fidèle à son chef historique, Laurent Nkunda. 

Rutshuru, important centre administratif de la province congolaise du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC, était ainsi occupée jeudi par l'armée congolaise, qui en avait perdu le contrôle fin octobre au profit de la rébellion congolaise de Laurent Nkunda.

L'offensive fin octobre de Laurent Nkunda en direction de Goma (capitale de la province du Nord-Kivu) - qui n'avait cessé depuis de réclamer des pourparlers directs avec Joseph Kabila - avait suscité de nombreux appels pour neutraliser tous les groupes armés sévissant dans l'est de la RDC.

L'entrée de troupes rwandaises au Nord-Kivu fait suite à ces exigences formulées notamment par l'ONU qui entretient, en RDC, sa plus importante mission de maintien de la paix au monde.

Risque politique  

Le président congolais Joseph Kabila prend, selon des experts, "un risque politique énorme" en acceptant des soldats rwandais dans son pays, même si les intérêts de Kinshasa et Kigali convergent vers une alliance objective: vaincre leurs rébellions respectives.

"Il doit faire très vite une campagne d'information pour expliquer à la population, ils ne vont pas avaler ça comme ça", estime un diplomate à Kinshasa.

C'est dans le Nord-Kivu, - limitrophe du Rwanda -, où la situation est explosive en raison des conflits par rébellions interposées qui opposent de façon intermittente Kinshasa et Kigali depuis le génocide au Rwanda en 1994, que plusieurs milliers de soldats rwandais sont entrés cette semaine en accord avec Kinshasa.

En autorisant des soldats rwandais à traquer des rebelles hutu du Front démocratique de libération du Rwanda (FDLR), Kinshasa a répondu à la demande constante de Kigali de les neutraliser.

Au prix d'un retournement d'alliance remarqué: les FARDC (Forces armées de RDC) utilisaient souvent les FDLR comme supplétifs contre la rébellion congolaise du chef tutsi Laurent Nkunda, soutenu par Kigali.               

 Réactions mitigées                  

L'entrée de troupes rwandaises a suscité inquiétude et interrogation parmi les populations locales, éprouvées par les précédentes interventions de Kigali (1996-97 et 1998-2002) en RDC en appui à des rébellions congolaises hostiles aux régimes en place à l'époque à Kinshasa.

"Nous sommes inquiets de voir les FARDC (Forces armées de RDC) venir avec les militaires rwandais qui nous combattaient auparavant", a réagi Adeline, 30 ans et mère de cinq enfants, à la sortie de Rutshuru.

"Les FDLR sont dans la brousse. Comment les soldats rwandais vont-ils différencier les civils des FDLR", s'est interrogé Gaspard, 40 ans, agriculteur. "C'est encore nous qui serons victimes."

Timothée, 23 ans et habitant de Rutshuru, s'est lui réjoui de la présence de l'armée congolaise: "Je suis très content de voir les FARDC. Nous étions en train de souffrir parce qu'il y avait des vaches du CNDP qui abîmaient les semences dans nos champs".

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