Les FDU-Inkingi condamnent l'opération militaire contre les FDLR
NAIROBI, 21 jan 2009 (AFP) - Des partis politiques rwandais en exil ont qualifié mercredi de "mauvais choix" l'opération militaire conjointe de la République démocratique du Congo et du Rwanda contre les rebelles hutu rwandais basés dans l'est de la RDC, martelant qu'il fallait privilégier le "dialogue".
"L'usage de la force est un mauvais choix. Il faut toujours privilégier la voie du dialogue. Dans toute la région, il n'y a que le régime (du président rwandais Paul) Kagame qui a refusé de dialoguer avec son opposition", a déclaré à l'AFP la présidente des Forces démocratiques unifiées (FDU), Victoire Ingabire, jointe par téléphone aux Pays-Bas.
"Il n'y a pas de solution militaire à des problèmes politiques", a-t-elle estimé. "En 1998-2000, l'armée rwandaise était au Congo et n'a pas réussi à traquer ou désarmer les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda, rébellion): de quelles stratégies nouvelles dispose-t-elle pour le moment?", s'est-elle interrogée.
Elle a nié l'existence de liens entre sa plateforme et les FDLR réfugiées dans l'est de RDC depuis la fin du génocide de 1994 au Rwanda contre la minorité tutsi. "Nous n'avons aucune relation avec eux. Leurs stratégies sont différentes des nôtres. Ils ont opté pour la lutte armée alors que nous, nous pensons que les problèmes politiques du Rwanda ne peuvent être résolus que politiquement", a-t-elle expliqué.
Les FDU comprennent trois partis en exil, dont le plus important est le Rassemblement républicain pour la démocratie au Rwanda (RDR), créé en 1995 dans les anciens camps de réfugiés hutus dans l'ex-Zaïre (actuelle RDC). De 1.500 à 2.000 soldats rwandais sont entrés mardi dans l'est de la RDC pour participer à une opération conjointe avec l'armée congolaise contre les FDLR.
Kigali et Kinshasa avaient annoncé le 5 décembre leur intention de combattre ensemble les FDLR, dont certains membres ont participé au génocide de 1994, qui a fait selon l'ONU environ 800.000 morts parmi les Tutsi et les Hutu modérés.
Les FDLR sont considérées comme l'une des principales sources d'insécurité dans la région africaine des Grands Lacs.