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Publié par JMV Ndagijimana

NAIROBI - Une coalition de groupes armés de l'est de la République démocratique du Congo a dénoncé mercredi les pourparlers directs de Nairobi entre la rébellion de Laurent Nkunda et les autorités congolaises, et exigé d'y être intégrée sous peine de ne pas en respecter les conclusions.

"Nous avons été invités (à Nairobi) par la médiation (onusienne des pourparlers) qui a promis de nous recevoir, mais depuis lundi, nous n'avons pas été contactés", a indiqué mercredi lors d'un point de presse le chef de cette délégation regroupant 22 groupes armés congolais, Assanda Mwenebatu.

"Nous protestons contre la méthodologie de la médiation qui crée de la frustration parmi les autres groupes armés", a ajouté M. Mwenebatu, également porte-parole des milices pro-gouvernementales Maï-Maï de la province du Sud-Kivu (est).

M. Mwenebatu a indiqué avoir fait parvenir mercredi à la médiation un document récapitulant les positions et demandes de la coalition.

Depuis lundi, des pourparlers se déroulent à Nairobi entre la rébellion du général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda et une délégation gouvernementale congolaise, sous l'égide du médiateur de l'ONU dans la crise Olusegun Obasanjo, pour tenter de mettre fin au conflit dans l'est de la RDC, où les affrontements ont repris depuis fin août.

Il s'agit de la première rencontre directe entre les deux parties.

Avant la réunion de Nairobi, Kinshasa avait fait part de sa volonté d'inclure au dialogue les autres groupes armés congolais actifs au Nord-Kivu qui participent au programme Amani, lancé en janvier pour tenter d'imposer un cessez-le-feu dans l'Est.

Le Conseil national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda avait fait savoir qu'il refusait de s'inscrire dans le processus Amani et exigé un dialogue seul à seul avec Kinshasa.

"Nous avons un sentiment d'insatisfaction; la méthodologie choisie par la médiation n'est pas la bonne et pourra susciter des problèmes pour la mise en oeuvre d'un futur accord de Nairobi. Ce n'est pas une affaire qui concerne seulement le CNDP", a protesté lors du point de presse Didier Bitaki, porte-parole des Maï-Maï dans le Nord-Kivu.

"Le seul cadre qui pourra satisfaire la population congolaise et tous les groupes armés est celui du programme Amani", signé par ces 22 groupes armés et le CNDP, a-t-il dit.

Réagissant à l'adoption le 4 décembre d'un plan militaire contre les milices hutu rwandaises des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), basées dans l'est de la RDC, M. Mwenebatu a critiqué cette option.

"Dire que la question des FDLR doit être résolue militairement en RDC, c'est amener le génocide du Rwanda au Congo. La question des FDLR est devenue un problème politique", a-t-il commenté.

"Au Rwanda, il y a un conflit caché du (président rwandais Paul) Kagame avec ses opposants politiques. Il (Kagame) doit accepter de négocier politiquement avec les FDLR pour leur retour pacifique (au Rwanda) qui conduira à la paix dans la sous-région", a estimé M. Mwenebatu.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir Laurent Nkunda, ce que Kigali dément. Le Rwanda exige depuis des années le désarmement des FDLR, qui comptent parmi eux des auteurs du génocide anti-tutsi au Rwanda en 1994, réfugiés de l'autre côté de la frontière.

(©AFP / 10 décembre 2008 16h59

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