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Publié par JMV Ndagijimana

posté pour la première fois le vendredi 09 février 2007 00:48

Dans une interview à Jeune Afrique l'Intelligent, le général Kagame parle des relations franco-rwandaises et sort son grand jeu : le Rwanda serait le dernier rempart africain contre les vélléités néo-colonialistes de la France ! Les "africains" ne sont pas des "poulets à rôtir..", prévient-il.  

Cette interview qu'on dirait sortie dans son intégralité de la plume experte du journaliste intervieweur, - François Soudan pour ne pas le citer -, dont le style transparaît aussi bien dans les questions que dans les réponses (voir par exemple la dernière question-réponse visiblement suggérée par le journaliste), est le dernier épisode en date de ce qui apparaît comme une fuite en avant de l'homme fort de Kigali responsable d'un génocide régional ayant entraîné la mort de plus de 4 millions de victimes civiles innocentes dans la région des grands lacs africains depuis octobre 1990. 

La contre-offensive de Kagame vise à faire pression sur la France en cette période pré-électorale pour tenter d'étouffer les conclusions du Juge anti-terroriste français Jean-Louis Bruguière dont le rapport d'enquête rendu public le 22 novembre 2006 accuse Kagame d'avoir organisé et ordonné l'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion du président Habyarimana, attentat ayant antraîné la mort de ce dernier et de son homologue burundais, Cyprien Ntaryamira, de plusieurs ministres et hauts fonctionnaires ainsi que les trois membres d'équipage de nationalité française. Paul Kagame se déclare confiant que l'élection d'un nouveau gouvernement à Paris lors des prochaines élections présidentielles entraînera le classement sans suite du rapport Bruguière. De cette manière, le général président du Front Patriotique rwandais n'hésite pas à politiser ce qui n'est qu'une procédure judiciaire internationale initiée par les familles des trois membres d'équipage français assassinés par l'homme fort de Kigali le 6 avril 1996.

Kagame aurait-il reçu quelques assurances parisiennes dans ce sens ? De quel(le) candidat(e), pourrait-on se demander ?

Ce qui est sûr, c'est que par cette interwiew organisée selon un plan de communication et un timing qui n'échappent à personne, l'ancien chef des renseignements militaires ougandais veut s'inviter dans la campagne présidentielle française. D'aucuns pourraient poser la question légitime de savoir si un(e) candidat(e) a le droit de donner des injonctions à la justice de son pays pour ne pas poursuivre les assassins de ressortissants français à l'étranger, que ce soit à Beyrouth, Karachi ou Kigali
Question à poser à Ségolène Royal, à Nicolas Sarkozy, à François Bayrou, et aux autres candidats à l'élection présidentielle. Le successeur de Jacques Chirac ira-t-il(elle), pourra-t-il(elle) aller à CANOSSA ? Ou défendra-t-il(elle) avec dignité et fermeté les droits de ses trois compatriotes victimes de l'attentat terroriste du 6 avril 1994 ?

Agence d'Information Grands.Lacs.Lamuka

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