La Cour Constitutionnelle a rendu sa décision : invalidation du Décret portant création du Comité chargé de rédiger la nouvelle Constitution.

L’on connait tous cet adage qui dit que « le mensonge prend l’ascenseur tandis que la vérité prend les escaliers » ou « la vérité finit toujours par s’imposer ». Et l’on connait aussi celui qui concerne la Justice et qui nous dit : « les scélérats redoutent la justice et les honnêtes gens craignent les juges » ou encore « la justice c’est ce qui existe quand toutes les lois sont respectées ».

Nous espérons tous pour la République Centrafricaine que l’épisode est clos en ce qui concerne la rédaction d’une nouvelle Constitution, que cela soit sa réécriture ou le référendum. La Décision historique de la Cour Constitutionnelle de ce vendredi 23 septembre 2022 a bel et bien sonné le glas à toutes les manoeuvres !
Ceci est le vœu pieux de tous ceux qui sont épris de paix et qui peuvent analyser sans parti pris aucun la situation préoccupante de la République Centrafricaine. Le peuple Centrafricain reste au cœur des préoccupations des Républicains et Démocrates. Quand nous disons peuple, c’est bien celui dans sa diversité, celui qui a senti venir le danger de loin et celui qui n’aspire qu’à vivre une véritable sécurité et stabilité installée sur les 623 mille kilomètres carrés du pays et pour le 5 millions de Centrafricains.

En faisant une rétrospective des événements passés qui ont cristallisé l’atmosphère, deux mots sonnent fortement au sein du brouhaha que nous connaissons : Justice et Vérité dans le respect des institutions.
Pour ce qui concerne cet écrit, en français facile, nous retiendrons cette définition du mot Justice : principe moral de conformité au droit. Et pour le mot Vérité, nous aborderons notre texte en tenant compte de cette définition-ci : ce à quoi l’esprit peut et doit donner son assentiment, la connaissance conforme au réel.

Les Sages de la Cour Constitutionnelle présidée par Mme Danièle DARLAN se sont fondés sur différents articles de la Constitution pour dire le Droit et sur le serment prononcé ou déclaré par le Président de la République Faustin Archange TOUADERA le 31 mars 2016 et le 31 mars 2021.

Il a dit ceci : « Moi, Faustin Archange TOUADERA , je jure devant DIEU et devant la Nation d’observer scrupuleusement la Constitution, de garantir l’indépendance et la pérennité de la République, de sauvegarder l’intégrité du territoire, de préserver la paix, de consolider l’unité nationale, d’assurer le bien-être du peuple centrafricain, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge sans aucune considération ethnique, régional ou confessionnel, de ne jamais exercer les pouvoirs qui me sont dévolus par la Constitution à des fins personnelles, ni de réviser le nombre et la durée de mon mandat et de n’être guidé en tout que par l’intérêt national et la dignité du peuple centrafricain »

Ce serment a résonné fort en cette fin du mois de mars 2021, dans tous les cœurs et tous les esprits et par la même, dans notre inconscient collectif. Dans notre fort intérieur, qui que nous soyons, avec en nous notre croyances ou nos croyances, le Président de la République, devant les dépositaires du Droit siégeant en audience solennelle, venait de nous rassurer qu’il ne violerait pas la Constitution, qu’il marcherait dans la Justice et la Vérité pour l’intérêt national. Sans le savoir en ce moment-là, devant les Sages, la Nation et devant Dieu, le Président TOUADERA s’était enfermé dans deux belles prisons dorées – paradoxe – la prison de la Justice et celle de la Vérité. Nous avons sciemment collé l’adjectif de « dorées » à ces deux prisons car si le Président TOUADERA se conforme aux attributs et lois de la Justice et de la Vérité dans le respect des institutions républicaines, en respectant scrupuleusement son serment, sa mandature serait dorée, non seulement pour lui mais aussi pour tout le peuple de Centrafrique. Hélas, la hontye est sur toute la Nation et lui-même et la dignité du peuple centrafricain, chère à notre hymne national, est piétinée.

Depuis cette tentative avortée du dernier Forum de Bangui en mars 2022, tentative de faire inscrire comme recommandation la révision de la Constitution, les instigateurs véreux ont emmené une division flagrante et dangereuse au sein de la Nation toute entière. Les Centrafricains se sont retrouvés soit « pro-TOUADERA » pour le Référendum Constitutionnel ou « contre TOUADERA », contre la Révision Constitutionnelle. Personne n’a pu échapper à ces deux qualificatifs. Il était pourtant question de l’avenir d’une Nation et du bien-être du peuple centrafricain.

Nous avons pu constater que la maturité politique n’est pas encore au rendez-vous pour certains en Centrafrique car être contre une révision constitutionnelle a fait d’une partie du peuple centrafricain des « ennemis » de TOUADERA. Et pourtant, cette frange de la population indexée, menacée, vilipendée, insultée et autre est juste celle qui a gardé précieusement dans sa conscience ce serment prononcé par le Président de la République en mars 2021, cette population éprise de Justice et de Vérité, fidèle au respect de la Constitution.
La justice c’est ce qui existe quand toutes les lois sont respectées et la vérité est cette connaissance conforme au réel.

Il est triste de constater que ceux-là même qui ont aussi prêté serment de respecter et appliquer la loi, de respecter scrupuleusement notre Constitution qui est la LOI Fondamentale sont ceux-là même qui ont apporté la division en incitant le Président TOUADERA à ce passage en force de la modification ou plutôt de la réécriture de la Constitution.
Ces juges ont violé l’esprit de la Constitution. Ces juges pro TOUADERA ont trahi leurs propres collègues en poussant des Centrafricains à venir menacer les Sages de la Cour Constitutionnelle. Ils ont mis la Justice à mal. Que faire d’eux, il faut y réfléchir, pour que cela fasse jurisprudence. Cela est inacceptable ! Nous les connaissons !

De même, il est triste de constater que ceux-là même qui sont appelés à conduire ce peuple centrafricain qui marche sur le chemin de sa foi ont aussi apporté cette division au sein de l’Eglise : les pro TOUADERA et les ennemis de TOUADERA. Des Serviteurs de Dieu se prononcent publiquement pour TOUADERA en encourageant cette modification de la Constitution malgré cette dernière décision de la Cour Constitutionnelle. Ils ont oublié qu’ils doivent être les modèles, les exemples à suivre. Ils ont oublié de rappeler au Président TOUADERA ce serment fait devant Dieu en ce mois de mars 2021. Ils ont enterré la Vérité. L’on ne s’amuse pas avec Dieu et l’on ne peut encourager le non-respect des engagements pris devant Dieu. C’est bafouer qui Il est véritablement.

 

L’un des principaux maux qui ramène toujours les Centrafricains à se déchirer est ce non-respect de ses engagements. Quand l’on appose sa signature sur le bas d’un écrit, il faut s’y conformer. Lorsque l’on jure devant Dieu, il faut respecter Dieu. Lorsque l’on est Président de la République, Chef de l’Etat, l’on veille sur sa parole donnée. Cela a été prononcé, cela a été déclaré, cela est acté : « Moi, Faustin Archange TOUADERA , « je jure devant DIEU et devant la Nation d’observer scrupuleusement la Constitution, de garantir l’indépendance et la pérennité de la République, de sauvegarder l’intégrité du territoire, de préserver la paix, de consolider l’unité nationale, d’assurer le bien-être du peuple centrafricain, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge sans aucune considération ethnique, régional ou confessionnel, de ne jamais exercer les pouvoirs qui me sont dévolus par la Constitution à des fins personnelles, ni de réviser le nombre et la durée de mon mandat et de n’être guidé en tout que par l’intérêt national et la dignité du peuple centrafricain « 

« La Justice » qui est aux mains des « Hommes de Loi » doit être protégée et préservée. C’est coude à coude, avec fermeté et rigueur qu’ils doivent défendre leur unicité pour qu’elle demeure ce principe moral de conformité au droit. Comme il était grand et beau ce spectacle de ces deux sit-in de tous les magistrats unis ! Respects et chapeau bas!
« La Vérité » qui doit être défendue et révélée aux hommes et qui devrait être détenue par les Hommes et Femmes de Dieu quoi qu’il en soit, quelques soient les cœurs, sera toujours triomphante. Nous remercions et félicitons la Conférence Episcopale Centrafricaine qui a décliné l’invitation à faire partie du Comité de Rédaction de la nouvelle Constitution. Merci au Révérend Charles TALINGANO pour les sages conseils prodigués au Président TOUADERA.

Nous ne savons pas quelle sera la suite donnée par le pouvoir de Bangui à cette décision de la Cour Constitutionnelle. Elle reste le seul rempart, cela tout le monde le sait.
La raison l’emportera-t-elle sur les chants de sirènes ? La voix de griots sera-t-elle la plus forte ?
La Vérité, nous le savons, est en marche. Le peuple dans sa diversité refuse ce qui n’est pas dans son intérêt. Plus rien ne sera comme avant ! Les comattants de la Justice et de la Vérité veillent! Merci à tous ceux qui ce sont levés pour faire barrage à l’injustice et au mensonge. Restons debout et en veille. Les sirènes, les griots et les ennemis de la République sont toujours en activité…

Paix en Centrafrique !
Paix entre les Centrafricains !

par Lydie NZENGOU KOUMAT-GUERET