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Publié par La Tribune Franco-Rwandaise

Repoussée plusieurs fois pour cause de pandémie, la réforme de la loi sur la langue française vient d’être déposée cette semaine par le gouvernement du Québec. Elle affirme la place du français dans l’économie, la constitution, mais aussi la vie quotidienne des citoyens.

Avec notre correspondante à Montréal,

Ce projet de loi vise à actualiser une célèbre loi de 1977, où le gouvernement René Lévesque tentait de donner à Montréal un visage aussi français que Toronto pour l’anglais. Même s’il est critiqué, ce texte n’a pas provoqué une levée de boucliers comparable à celle qui a accueilli la loi 101, adoptée par le gouvernement du Parti Québécois.

À cette époque, l’obligation de suivre la scolarité en français pour la majorité des Québécois, y compris ceux nés ailleurs, jetait un pavé dans la mare. Aujourd'hui, la loi 96 fait davantage consensus. Au cœur de ces législations, on trouve la même volonté : celle de réaffirmer la place de 6 millions de francophones vivant sur un continent nord-américain de 380 millions d'anglophones.

Au fil de l’évolution démographique, l’importance du français décline au Québec. Surtout à Montréal, que les francophones quittent au bénéfice des villes environnantes et où une partie des immigrants choisissent l’anglais. Voilà pourquoi le gouvernement veut redresser la barre, car presque la moitié des Québécois vivent dans cette métropole. Si la vie ne se passe plus en français à Montréal, le Québec francophone n’est plus qu’une vue de l’esprit.

Pas de grands changements
Le projet de loi a-t-il les moyens d’enrayer cette tendance ? Oui et non. Certaines mesures vont contribuer à redonner du lustre au français dans les commerces, dans les PME ou encore dans les relations des citoyens avec l’État. Car désormais, les nouveaux arrivants devront communiquer dans cette langue avec les institutions publiques, les cours de francisation seront aussi plus accessibles. De plus, le gouvernement limite le nombre de francophones qui peuvent suivre leur scolarité dans les lycées anglophones, un phénomène en pleine explosion.

Par contre, la loi 96 ne frappe pas vraiment de grand coup. Comme si le parti de centre-droit au pouvoir avait eu peur de froisser les Québécois en prenant des mesures trop drastiques. Au quotidien, de plus en plus de commerçants à Montréal accueillent leurs clients avec un « Bonjour, Hi », avant même que ces derniers n’aient ouvert la bouche.

Les acheteurs, blessés dans leur francophonie, vont-ils prendre la peine de porter plainte à l’Office de la langue française ? De la même façon, les employés de PME peuvent exiger que les réunions se déroulent dans leur langue maternelle, mais là encore, ce n’est pas toujours facile à faire respecter. En résumé, la législation est disponible. Encore faut-il qu’elle soit utilisée

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