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Publié par La Tribune Franco-Rwandaise

Des militants de "Survie" accompagnés de caméras ont tenté de faire irruption dans les locaux de l'Institut F. Mitterrand

Un lecteur de TFR nous a écrit :

"Bonjour,

Hier, 13 Novembre 2017, aux alentours de 10 h du matin des militants de Survie, visiblement accompagnés de caméras de médias nationaux, dont TV 5 Monde : http://information.tv5monde.com/afrique/video-genocide-des-tutsis-au-rwanda-trous-de-memoire-la-francaise-209011

ont tenté de faire irruption dans les locaux de l'Institut F. Mitterrand.

Soyons fair - play et laissons Survie  raconter cette expédition : https://survie.org/themes/genocide-des-tutsis-au-rwanda/article/le-chercheur-francois-graner-et-l-association-survie-apportent-a-la-gardienne

Nous ferons quand même 5 commentaires :

1.      Survie a du mal à comprendre que l'Institut F. Mitterrand n'est pas légalement habilité à disposer des archives de François Mitterrand,

2.      Les règles régissant la mise à disposition des archives de F. Mitterrand ont souvent été expliquées par la mandataire de F. Mitterrand, Mme Bertinotti, en particulier, pour ce qui concerne les archives sur le Rwanda, dans cette interview :

http://www.europe1.fr/politique/bertinotti-mitterrand-a-souhaite-des-derogations-sur-ses-archives-mais-2716066

Nous ne pouvons que renvoyer les militants de Survie à cette interview ainsi qu'aux arguments  du Conseil Constitutionnel visibles sur le site du Conseil qui les a déboutés récemment pour leur éviter cette nieme interprétation complotiste.

3.      Ceci dit, nous ne pouvons que nous étonner de voir que ceux que les universitaires Marc le Pape et Hervé Bradol ont qualifié de "compagnons de route de Kagame" et "d'amis démocrates des dictateurs" :

http://theconversation.com/ecrire-sur-le-rwanda-les-compagnons-de-route-du-president-kagame-85546

https://www.msf-crash.org/fr/publications/guerre-et-humanitaire/les-amis-democrates-des-dictateurs

et que, H. Bradol a aussi qualifiés de "ridicules et de dangereux", demander, et avec quelle véhémence,  depuis des années, uniquement la déclassification des archives françaises, alors que, comme cela est expliqué dans cet article, des milliers de pages d'archives françaises ont déjà été déclassifiées :

http://www.echosdafrique.com/20170901-5022

Nous ne pouvons surtout que nous étonner que les  "compagnons de route de Kagame" et autres  "amis démocrates des dictateurs" n'exigent pas avec la même véhémence la déclassification des archives des autres protagonistes : le FPR, l'ONU, les USA, la GB, le Canada, la Belgique, Israel, l'Ouganda, l'OUA, etc.

Ils devraient découvrir dans les archives de ces pays et / ou organisme internationaux,  des clés essentielles qu'ils s'obstinent à ne pas vouloir utiliser pour expliquer les horreurs qui se déroulent depuis 1990 dans cette région martyre des Grands Lacs ... et déterminer qui en sont les responsables.

4.      Ce coup de communication de Survie du  13 Décembre 2017,  vise évidemment à balancer un rideau de fumée, comme d'ailleurs la révélation, le même jour,  du rapport de complaisance sur la prétendue responsabilité de la France dans le génocide rwandais fait par le cabinet d'avocats   américain Cunningham Levy Muse,

afin de  masquer le grand embarras de Kigali dont le Ministre des armées James Kabarebe est convoqué pas les 14 et 15 Décembre 2017 devant le juge   Herbaut avec son complice Franck Nziza pour être confrontés à un témoin, dissident du FPR,   accusant le FPR et Kagame d'être les auteurs de l'attentat contre l'avion du Président Habyarimana.

Ce rapport de ce cabinet d'avocats américains, visiblement écrit à la hâte, confrontation des 14 et 15 Décembre oblige, est un copier - coller d'éléments provenant de  rapports de commande tels le rapport Mucyo ou le rapport de "la Commission citoyenne" : les références françaises cités en bas de page sont à classer dans personnage s"ridicules et de dangereux", pointés ci-dessus par les universitaires  Marc le Pape et Hervé Bradol. 

On ne manquera pas de remarquer  que Jeune Afrique, organe quasi officiel de communication de Kigali en France, a publié Mardi 12 Décembre,  un article et un courrier d'avocat, en violation, une fois de plus,  du secret de l'instruction tentant de discréditer ce témoin :

http://www.jeuneafrique.com/501691/politique/rwanda-le-ministre-james-kabarebe-decline-la-convocation-du-juge-francais-en-charge-de-lattentat-du-6-avril-1994/

Question de bon sens : si  ce témoin était aussi peu crédible que les avocats de Kigali ne  l'affirment dans leur courrier au juge Herbaut, pourquoi les deux mis en examen ne sautent-ils pas sur l'occasion pour venir  confondre face au juge Herbaut le prétendu "imposteur" et marquer des points qui pourraient s'avérer décisifs dans cette instruction ?

Ce serait bien  là une preuve de leur bonne foi et cela leur éviterait de risquer, du fait de leur absence à cette confrontation,  l'émission de mandats d'arrêt.

Cette technique visant à calomnier, pour le déstabiliser, un témoin très dangereux pour Kigali ne peut que rappeler les méthodes employées en 2014 contre E. Gafirita  par les avocats de Kigali :

http://www.jeuneafrique.com/38507/politique/rwanda-l-trange-affaire-gafirita/

".../...Nous souhaitions qu’il soit entendu, indique Me Léon-Lef Forster, avocat des sept Rwandais proches du régime de Kigali toujours mis en examen dans cette procédure. Sa disparition ne fait que retarder la clôture du dossier et jeter la suspicion sur la décision de non-lieu que nous attendons pour nos clients."

On sait ce qu'il est advenu d'Emile Gafirita, et du souhait  de Kigali qu'il soit entendu : il  a été enlevé, torturé et assassiné par Kigali :

http://bernardlugan.blogspot.fr/2016/12/emile-gafirita-abandonne-des-assassins.html

Il ne reste qu'à souhaiter que le juge Herbaut soit plus rigoureux que le juge Trevidic : il y a à ce jour, bien trop de témoins assassinés par Kigali parce qu'ils voulaient dénoncer  à la justice les crimes de Kigali,  de Seth Sendasonga jusqu'à P. Karegeya et  Emile Gafirita ...

5.      On ne peut que s'étonner que ce mini - évènement soit repris dans les médias, en particulier TV5 Monde, sans que la déontologie journalistique minimale ne soit  respectée : en effet, il n'y a dans cet article aucune mention de la position de l'Institut François Mitterrand, ce qui laisse entendre que TV5 Monde n'a pas interrogé les mis en cause.

Il n'y a évidement rien de nouveau sous le soleil, dans ce dossier où le militantisme et l'obscurantisme  journalistique remplacent trop souvent   la déontologie  minimale  : en se souviendra par exemple des déclarations "fracassantes"  le 26 Juin 2017 de P. De Saint Exupéry au micro de Léa Salamé .

P.  Saint Exupéry a été  condamné définitivement deux fois dans ce dossier pour diffamation, ce qui, a minima, devrait inciter à la prudence les journalistes face aux mensonges de   celui dont la démarche militante dans ce dossier rwandais a été qualifiée "d'imposture" par  l'avocate qui l'a fait condamner dans le dossier Quesnot :

http://www.defnat.fr/pdf/Truong%20-(T%20916).pdf

Et de plus,  P.  Saint Exupéry  avouera en direct  le 27 Juin 2017 n'avoir aucune preuve de ses accusations contre Hubert Védrine...

Cela ne peut  qu'interpeller et  aurait du imposer à Léa Salamé et à France Inter de proposer, immédiatement, un droit de réponse à Hubert Védrine et  au Général Lafourcade, destinataire supposé de ces prétendus ordres d'Hubert Védrine  : cela n'a évidemment pas été le cas.

On ne s'étonnera donc pas des déclarations récentes du Président de la République sur l'audio-visuel public français qualifié de  "honte de la République".

Note de la rédaction de TFR : Rappelons pour mémoire qu'en avril 1995, lorsque l'armée de Paul Kagame a massacré plus de 8000 civils hutu dans le camp de déplacés de Kibeho, le président de l'association SURVIE, M. Jean Carbonare, se trouvait au Rwanda où il exerçait les fonctions de conseiller du Front Patriotique Rwandais pour les affaires humanitaires. Raison pour laquelle son association n'a jamais écrit une seule ligne pour marquer un minimum de compassion à l'égard de ces 8000 victimes.

On peut dès lors affirmer, 22 ans après ce crime abominable contre l'humanité, que SURVIE fut et restera complice de l'ignominie de Kibeho ainsi que des autres crimes de masse commis par le FPR au moment où cette association avait choisi de lier son sort à celui d'un gouvernement criminel. Ses larmes de crocodile et l'agitation actuelle de ses militants manipulés par le régime de Kigali ne réussira pas à faire oublier que cette association s'est donné pour mission de "blanchir" à tout prix les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et les actes de génocide commis par le FPR du président Kagame. Tout le reste n'est que balivernes.

La rédaction de TFR

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