Sous la pression de la communauté internationale, le Rwanda revient sur sa décision d'expulser de force les réfugiés burundais
Le ministère rwandais des Affaires étrangères a annoncé, vendredi 12 février, vouloir relocaliser les réfugiés burundais présents sur son territoire vers des pays tiers. L’annonce est intervenue alors que les Etats-Unis ont accusé le Rwanda de chercher à « déstabiliser » son voisin burundais, en enrôlant des réfugiés présents sur son territoire afin de renverser le régime du président burundais, Pierre Nkurunziza. C'est la première fois que l'allié américain pointe aussi directement du doigt le Rwanda.
Depuis le début de la crise burundaise, les relations entre le Rwanda et son voisin sont au plus mal. Le Burundi a accusé à plusieurs reprises Kigali de soutenir des rebelles qui tentent de renverser son gouvernement, ce que le Rwanda dément. Quelque 75 000 Burundais ont trouvé refuge au Rwanda, dont 25 000 à Kigali, où se concentrent notamment hommes politiques, militants associatifs ou journalistes, menacés dans leur pays.
Le communiqué de la ministre rwandaise des Affaires étrangères - publié environ 24 h après les accusations des Etats-Unis - a fait l'effet d'un coup de tonnerre.
Selon Louise Mushikiwabo, le Rwanda va planifier la relocalisation des réfugiés burundais dans des pays tiers. Mardi, à la veille des critiques américaines, cette même ministre, avait pourtant assuré que le Rwanda n'allait pas expulser les réfugiés burundais simplement « parce qu'ils ne sont pas amis avec leur gouvernement ».
Depuis le début de la crise au Burundi, les relations entre le Rwanda et son voisin sont au plus mal. Bujumbura accuse Kigali d'ingérence, tandis que le Rwanda s'inquiète d'une ethnicisation de la crise chez son voisin.
Se disant très surpris de cette annonce, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a immédiatement convoqué une réunion d'urgence avec le gouvernement. A l'issue de la rencontre, l'agence onusienne s'est dite rassurée. Les autorités rwandaises ont expliqué qu'elles allaient « continuer à respecter (leurs) obligations internationales » et « ne pas expulser de force les réfugiés burundais », a-t-elle rapporté. Le HCR exhorte toutefois le gouvernement à rendre publiques ces clarifications et ce, le plus vite possible.