Burundi: opération policière musclée dans le quartier de Ngagara
« Ils ont sorti un homme et lui ont cassé le bras à coups de lance-roquettes », relate un observateur des droits de l’homme au sujet d’une opération policière lundi après-midi dans le nord de Bujumbura. A l’origine, une course-poursuite aurait eu lieu entre les forces de l’ordre et les auteurs présumés d’une attaque à la grenade dans le quartier de Kamenge.
A la recherche d’armes, les policiers ont ratissé le quartier voisin de Ngagara. Une opération qui s’est déroulée sans incidents, selon Remy Barampama, administrateur de la commune. « A chaque fois qu’il y a l’intervention des policiers, il y a toujours des gens qui avancent n’importe quoi pour discréditer le corps de police, estime l’administrateur. Les opérations se sont poursuivies et, en fin de compte, cinq personnes ont été arrêtées pour question d’enquête. »
Mais d’autres sources évoquent une version différente des faits. « Les policiers étaient accompagnés de jeunes en tenue militaire. Ils étaient armés de machettes et de lances », raconte un membre de la société civile. Selon plusieurs témoins, ces hommes ont fait sortir les chefs de famille et les ont battus. De l’argent et des objets de valeurs auraient également été dérobés. Quant aux personnes arrêtées, il s’agirait d’employés de maison. Leurs employeurs sans nouvelles ont fait part de leur inquiétude.
Les violences ont repris mardi soir à Bujumbura. Des positions de police auraient été attaquées dans des quartiers du centre de la capitale Bujumbura, dont Nyakabiga. Des tirs intenses, des explosions de grenades et de roquettes ont été entendus à travers la ville. Cela a commencé vers 19h, heure locale, et a duré une trentaine de minutes, selon des témoignages recueillis auprès d'habitants de ces quartiers. Aucun bilan n'est disponible pour le moment.