FRANCE-RWANDA : QUELLES SONT LES ARCHIVES UTILES À LA VÉRITÉ ?
Note : Article publié par TFR pour la première fois le 8 avril 2015. Compte tenu de son actualité, nous le rediffusons une deuxième fois à la demande de nos lecteurs.
PAR MICHEL ROBARDEY
Sans remettre en cause le bien-fondé de l'ouverture des archives élyséennes annoncée le jour anniversaire du génocide, on assiste, dès avant que leur contenu soit connu, à la traditionnelle manipulation politique, systématique hélas dans le dossier rwandais.
Les interprétations abusives fleurissent, sans aucun fondement puisque , avant de parler ou avant d’écrire, personne n’a ouvert le premier document..
Les commentaires accordés à RFI par le ministre rwandais de la Justice Johnston Busingye , sont beaucoup plus prudents et démontrent, s'il en était besoin, que cet homme, et tout le gouvernement rwandais avec lui, sait parfaitement que les archives de l'Elysée ne risquent de confirmer aucune des accusations portées contre la France par Kigali et par tous ses idiots utiles, parce que ces accusations sont tout simplement totalement fallacieuses.
Entre autres, j’affirme ici, une fois de plus avec la plus grande force, et je confirme que le colonel Bernard CUSSAC, attaché de défense à Kigali de 1991 à 1994 a toujours, sans la moindre concession ni la moindre faiblesse, interdit de la manière la plus ferme et la plus claire que les militaires français, quels qu’ils soient, qu’ils appartiennent à l’opération, NOROIT, au DAMI ou soient Assistants Militaires Techniques en long séjour, participent de quelque manière que ce soit à la formation ou à l’entrainement des milices formées par les partis politiques rwandais, quelles qu’elles soient, Interhamwe y compris.
Les militaires français n’ont formé que des militaires rwandais. Point. Encore n'ont-ils participé qu'à la formation collective des unitès rwandaises, la formation individuelle des hommes, officiers à l'école supérieure de Kigali, sous-officiers à Butare et commandos à Bigogwe étant assurée par les coopérants militaires belges (tiens, au fait, où sont leurs archives?).
La demande de déclassification des archives française n'était donc qu'une manœuvre de diversion parmi d'autres formulées par un gouvernement de Kigali - ou par ses séides français , ce qui revient au même - tous soucieux de dresser un rideau de fumée devant la réalité du génocide. Les uns et les autres vont devoir maintenant trouver autre choses (autres archives, archives incomplètes, bla, bla, bla...).
Mais les honnêtes gens se doivent maintenant d'exiger la déclassification des archives du FPR, des archives Ougandaises, des archives de Tony Blair, voire des archives de Survie dont le président d’alors fût un proche collaborateur de Kagame, et surtout des archives US qui nous expliqueront peut-être pourquoi il y avait à Bujumbura un bataillon de rangers US pré-positionné début avril 94 sans même que l’autorisation de Bujumbura ait été – parait-il - sollicitée….. et pourquoi le Colonel Vujkovic, attaché militaire US est arrivé à Kigali pour évacuer les ressortissants américains quelques heures AVANT l'attentat du 6 avril.
Là, sans doute, apprendrions-nous quelque chose!
Lire http://www.france-rwanda.info/2015/04/genocide-rwandais-l-elysee-a-declassifie-les-documents-de-la-presidence.html
Autre article : Lettre ouverte à Me Alain Jacubowitz, Président de la LICRA
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