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RFI
Au Burundi, l'Eglise catholique, considérée comme la première force morale du pays, était sollicitée depuis plusieurs mois pour qu'elle prenne position sur la question d’un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Jusqu'ici, plusieurs prélats s'étaient prononcés à titre personnel, mais pour la première fois et après plusieurs mois de débats au sein de la conférence des évêques, l'Eglise a tranché. Et c'est « non » même si officiellement elle n'a pas évoqué le nom de l'actuel chef.
La réponse de la toute puissante Eglise catholique du Burundi n'a sans doute pas déçu tous ceux qui s'opposent à un troisième mandat pour Nkurunziza. Et c'est Monseigneur Evariste Ngoyagoye, archevêque de Bujumbura et vice-président de la Conférence des évêques catholiques, qui s'est chargé de faire passer le message : « Un des principes importants que nous avons convenus entre nous les Burundais, sans aucune ambiguïté, c'est que toute personne élue pour diriger le Burundi ne peut aller au-delà de deux mandats de cinq ans chacun. »
Si ce n'est pas une semaine cauchemardesque qui s'achève pour les nombreux partisans de Nkurunziza, ça y ressemble fort. Il y a donc cette prise de position de la première Eglise de ce pays. Et la veille, l'ambassadeur de l'Union européenne, premier pourvoyeur d'aide au Burundi, a déclaré qu'une candidature du président Nkurunziza pourrait présenter un facteur de risques. Enfin, l'ambassadrice de la première puissance mondiale s'est exprimée depuis la province natale du président pour dire que les Etats-Unis s'opposent également à ce qu'il brigue un troisième mandat.
Mais ça ne sera sans doute pas suffisant aux yeux de plusieurs observateurs pour décider Pierre Nkurunziza à renoncer à son projet. C'est pourquoi l'Eglise catholique a songé à solliciter un coup de main de la part de Dieu : « Nous allons passer neuf jours à prier notre seigneur Jésus pour qu'il donne au Burundi une alternance au sommet dans la sérénité et la paix, à travers des élections transparentes. »