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Publié par JMV Ndagijimana

FRT a sélectionné quelques articles sur la disparition tragique d'Alison Des Forges

Rwanda : décès d'Alison des Forges, chercheuse de vérité
Par David Servenay | Rue89 | 15/02/2009 | 11H38
Alison Des Forges rentrait chez elle à Buffalo (Etat de New York), lorsqu'elle a péri dans le crash de l'avion transportant 50 personnes. Spécialiste du Rwanda et de la région des Grands Lacs, cette historienne restera comme l'une des rares universitaires à avoir su analyser les ressorts du dernier génocide du siècle. Militante de l'ONG Human Rights Watch, elle avait su mobiliser l'opinion autour de thèmes ignorés par les gouvernements. Portrait.



Une spécialiste des Grands Lacs, fortement impliquée dans le drame rwandais

Le 6 avril 1994, Alison Des Forges était chez elle à Buffalo. En début d'après-midi, vingt minutes après l'attentat contre le Falcon 50 du président rwandais Juvénal Habyarimana, elle recevait un coup de téléphone de son amie Monique Mujawamariya.

Bien que hutu, cette militante rwandaise des droits de l'homme est alors immédiatement menacée par les soldats des Forces Armées Rwandaises (FAR) et les milices génocidaires. Pour la sauver, Alison Des Forges lui propose de se faire passer pour une représentante de la Maison Blanche... "Inutile, lui répond son amie en entendant frapper les soldats à sa porte, occupe-toi juste de mes enfants", dit-elle avant de raccrocher. Finalement, elle aura la vie sauve.

L'anecdote indique combien l'historienne américaine fut personnellement impliquée dans le drame rwandais, comme la plupart des spécialistes de la région. Mais, contrairement, à beaucoup, elle savait garder ses distances.

Quatre ans d'enquête pour un pavé de 1000 pages

Formée à Harvard et à Yale, Alison Des Forges avait acquis une connaissance encyclopédique sur les processus du génocide. Quatre ans d'enquête avec Human Rights Watch aboutiront en 1999 à une somme de près de 1 000 pages. "Aucun témoin ne doit survivre" (éd. Kharthala) reste aujourd'hui une mine d'informations sur la mécanique du processus politico-militaire. Notamment pour son étude des massacres dans la région de Butare (sud du Rwanda).

Elle était donc régulièrement sollicitée par les commissions d'enquête (Belgique, Canada, France) et comme expert au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Voici l'une de ces interventions, pour la Commission d'enquête citoyenne, en 2004.

Dans cette enquête, HRW avait en particulier publié des extraits de l'agenda 1993 du colonel Théoneste Bagosora, considéré comme l'un des maîtres d'oeuvre du génocide. Un document qui accrédite précisément la préparation menée, dans l'appareil militaire, bien en amont des faits, de la destruction programmée d'un groupe ethnique dans le but de gagner une bien sale guerre.


Interdite de séjour à Kigali par le régime de Kagame

Ces dernières années, poursuivant son inlassable travail sur les crimes de guerre commis dans la région, l'équipe d'Alison Des Forges avait, à plusieurs reprises, lancé des mises en garde à l'encontre du régime de Paul Kagame.

En décembre 2008, elle avait, une fois de plus, été refoulée à son arrivée à Kigali. Human Rights Watch avait alors publié une lettre ouverte réclamant au procureur du TPIR l'ouverture d'une enquête sur les crimes de guerre commis par le Front patriotique rwandais.

Soulignant que les victimes de ces crimes ont aussi droit à la justice, l'organisation écrit:

"Ces crimes n'étaient pas de la même nature, ni de la même échelle que le génocide, mais ce sont des crimes graves qui rentrent dans le mandat du TPIR."

A 66 ans, Alison Des Forges laisse derrière elle une oeuvre de réflexion sur le génocide rwandais et une action qui devrait inspirer plus d'un militant des droits de l'homme, à quelques semaines du quinzième anniversaire du génocide qui fit 800 000 morts en trois mois.

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Romandie News

http://www.romandie.com/news/

Le TPIR se dit "consterné" après le décès d'une spécialiste du Rwanda

ARUSHA (Tanzanie) - Le porte-parole du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Roland Amoussouga, a fait part samedi de la "consternation" du tribunal après le décès de l'Américaine Alison Des Forges, jugeant qu'il s'agit d'une "grande perte pour le monde des droits de l'Homme".

"C'est avec une profonde consternation que le tribunal a appris la disparition tragique de Mme Alison Des Forges. C'est une grande perte pour le monde des droits de l'Homme, la justice pénale internationale et toute l'humanité", a réagi M. Amoussouga auprès de l'AFP.

Mme Des Forges, spécialiste mondiale du génocide de 1994 au Rwanda, 66 ans, est décédée dans l'accident jeudi soir d'un avion aux Etats-Unis.

"Alison était non seulement une experte mais également une militante (...) très engagée; elle était auprès de toutes les victimes du Rwanda, durant et après le génocide", a-t-il dit.

De son côté, le procureur en chef du TPIR, Hassan Bubacar Jallow, a estimé samedi dans un communiqué que "ses connaissances, son professionnalisme et son engagement en faveur de la justice ont énormément aidé le tribunal et le monde dans son ensemble (...) à acquérir une meilleure compréhension de la genèse et du déroulement de la tragédie du génocide rwandais de 1994".

Elle "a apporté une contribution indélébile à la cause de la justice pénale internationale et à la cause des droits de l'Homme", a-t-il ajouté.

Mme Des Forges avait acquis une notoriété mondiale en publiant un livre, "Aucun témoin ne doit survivre" qui relate le génocide qui a fait environ 800.000 morts parmi la minorité tutsi et les Hutu modérés.

Durant près de deux décennies, elle fut conseillère pour le département Afrique de Human Rights Watch (HRW), où elle s'occupait du Burundi, de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda.

Citée comme témoin expert de l'accusation dans une dizaine de procès au TPIR, elle avait notamment été entendue dans le procès phare du tribunal, celui du colonel Théoneste Bagosora, présenté comme le "cerveau" du génocide et condamné à la prison à vie en décembre 2008.

Elle se disait aussi prête à témoigner sur les crimes présumés qui auraient été commis en 1994 par des hommes de l'ex-rébellion tutsi du Front patriotique rwandais (FPR) actuellement au pouvoir à Kigali. HRW avait exhorté en décembre le procureur du TPIR à engager des poursuites contre leurs auteurs présumés.

En juillet, HRW avait aussi indiqué que la justice rwandaise n'était pas en mesure de garantir des procès équitables et estimé que les accusés du TPIR ne devraient pas être transférés au Rwanda pour leur procès.

HRW avait dénoncé en décembre l'interdiction d'entrée au Rwanda ayant visé plusieurs fois Mme Des Forges.

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(©AFP / 14 février 2009 14h57)

Accident d'avion aux USA: une spécialiste du Rwanda parmi les victimes

NEW YORK (AFP) — Une spécialiste mondiale du génocide de 1994 au Rwanda, l'Américaine Alison Des Forges, 66 ans, se trouvait à bord de l'avion qui s'est écrasé jeudi soir à Buffalo (nord de l'Etat de New York), a rapporté vendredi l'organisation des droits de l'homme Human Rights Watch.

L'accident a fait 50 morts, tous les passagers à bord et un homme au sol, qui se trouvait dans la maison sur laquelle l'appareil est tombé puis a pris feu.

"La mort d'Alison est un drame non seulement pour HRW, mais aussi pour le Rwanda et la région des Grands Lacs" en Afrique, a déclaré dans un communiqué le directeur de l'organisation, Kenneth Roth.

Née dans l'Etat de New York en 1942, Alison Des Forges s'était intéressée dès sa jeunesse à la situation au Rwanda et avait effectué plusieurs recherches universitaires sur ce pays.

Elle avait acquis une notoriété mondiale en publiant un livre, "Aucun témoin ne doit survivre" ("Leave none to tell the story: genocide in Rwanda") qui relate le génocide qui a fait quelque 800.000 morts.

"Elle était l'exemple même de la militante des droits de l'homme, une femme de principes, engagée dans la vérité et dans l'utilisation de la vérité pour défendre les gens simples", poursuit Kenneth Roth dans le communiqué.

Durant près de deux décennies, Alison Des Forges fut conseillère pour le département Afrique de HRW, où elle s'occupait du Burundi, de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda. Elle témoigna en qualité d'experte au Tribunal pénal international (TPI), précise l'organisation.

Elle a aussi témoigné sur le génocide et la situation actuelle en Afrique devant des commissions des Nations unies, l'Assemblée nationale en France, le Congrès américain ou encore le Sénat belge.

Diplômée d'histoire des universités de Harvard et de Yale, Mme Des Forges parlait français, indique également sa biographie publiée par Human Rights Watch.

 

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