La mort et l’humiliation des Rescapés Tutsis dénoncée par Diane Rwigara dans sa lettre du 15/07/2019 au Président Paul Kagame.
COMMUNIQUE CLIIR N° 145/2019
Communiqué du CLIIR
Dans sa lettre ouverte adressée le 15 juillet 2019 au Président de la République Paul KAGAME, Mademoiselle Diane RWIGARA a osé lui demander d’assurer la sécurité et la paix pour tous. Bien qu’elle se soit focalisée sur les meurtres systématiques des rescapés tutsis, Diane Rwigara exige la fin des meurtres, de l’impunité et de l’injustice. Bref, elle exige le respect de tous les droits humains violés massivement par le régime Kagame depuis 25 ans.
L’association des Rescapés Tutsis IBUKA et la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG) se sont attaquées à Mlle Diane RWIGARA pour lui dénier son droit naturel de défendre son prochain. Diane assume son devoir d’exiger la paix pour tous les survivants et donne, à titre de preuves, une liste de 40 victimes dont la majorité sont TUTSIS.
La religion rappelle à tout homme qu'il est "le gardien de son frère". Accepter passivement l'injustice - la ségrégation - revient à dire à l'oppresseur que ses actes sont moralement bons. C'est une façon d'endormir sa conscience. Dès cet instant, l'opprimé cesse d'être le gardien de son frère. L'acceptation, si elle est souvent la solution de facilité, n'est pas une solution morale : c'est la solution des lâches. Diane demande des comptes au régime totalitaire qui enferme le peuple rwandais dans l’insécurité et la servitude imposée au Rwanda.
Depuis sa conférence de presse du 23/02/2017, Diane RWIGARA a décidé de travailler sans relâche à la conquête de sa propre dignité et celle de son peuple. Elle n’acceptera jamais de compromis avec le mensonge, la haine ou la destruction du peuple rwandais. Quant au CLIIR, nous avons déjà publié deux communiqués n°70/2003 et n°120/2010 pour dénoncer et condamner les assassinats de rescapés tutsis tués depuis 1996, il y a 23 ans déjà. Ces deux communiqués sont annexés à notre présent communiqué n°145/2019 du 21/07/2019) :
Notre Communiqué n° 70/2003 du 23/12/2003 intitulé : «RWANDA : A qui profite les assassinats de rescapés tutsis ?» ;
Notre Communiqué n°120/2010 du 28/01/2010 intitulé «L’extermination programmée des rescapés Tutsis pour avoir un prétexte d’éliminer certains opposants politiques du Rwanda».
Le peuple rwandais est humilié, terrorisé, colonisé et racketté.
Le peuple rwandais vit dans l’humiliation totale et dans l’insécurité généralisée. Il est corvéable et taillable à merci. L’oppresseur est un groupuscule de criminels rassemblés autour du président Paul KAGAME qui accapare et contrôle tous les pouvoirs militaire, politique et économique. Ce peuple ne vit pas dans la paix et la justice. Il est terrorisé, trompé, colonisé, dépossédé et racketté par une véritable Mafia dont les crimes sont couverts par le parti unique : le Front Patriotique Rwandais (FPR). Ce mouvement politico-militaire règne par la terreur, le mensonge et la corruption généralisée. Bref, le peuple rwandais est un des peuples les plus humiliés de la planète. Particulièrement, depuis qu’il est pris en otage par ce noyau de chefs militaires et criminels sans frontières qui ont massacré des populations civiles en Uganda, au Rwanda, en République Démocratique du Congo. Ils ont assassiné des centaines de réfugiés rwandais dans plusieurs pays africains.
Sous le régime totalitaire du Rwanda, l’usage de la terreur, du mensonge et de la corruption empêche les citoyens rwandais de vivre en paix et dans la dignité. La justice est impossible car l’arbitraire règne à tous les niveaux. Les institutions officielles de l’Etat Rwandais sont noyautées, contrôlées et paralysées par ce petit noyau de chefs militaires et politiques du FPR qui jouit d’un « pouvoir occulte ». Une sorte de « gouvernement parallèle » qui gère le pays par la terreur, le mensonge et la corruption. Ce gouvernement invisible orchestre les meurtres, les enlèvements, les disparitions forcées, le racket, le chantage, les spoliations des biens mobiliers et immobiliers appartenant à des propriétaires de biens. Quand ses derniers refusent de céder leurs biens, ils sont assassinés, emprisonnés, pillés, persécutés et/ou contraints de s’exiler. Les pillages des ressources naturelles à l’intérieur et à l’extérieur du pays (en RDC) constituent une autre source d’enrichissement pour cette mafia insatiable et dont la soif de richesse est légendaire.
Les rescapés tutsis sont tués comme des opposants au régime :
Tous les prétextes sont bons pour la junte militaire du général Paul KAGAME pour se débarrasser des ses opposants réels ou supposés. Toutes les ethnies confondues sont attaquées. Depuis 1996, les rescapés Tutsis nous ont appelés au secours. Notre Centre de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice au Rwanda (CLIIR)* a lancé plusieurs cris d’alarme pour demander la mise en place d’une Commission internationale indépendante pour enquêter sérieusement sur l’assassinat des rescapés Tutsis depuis 1996. Cette commission devrait découvrir non seulement les assassins mais aussi le ou les commanditaires ainsi que les bénéficiaires de la mort des rescapés Tutsis sacrifiés chaque fois qu’il y a une crise politique majeure au Rwanda.
Il y a 16 ans, le CLIIR a déjà publié deux communiqués pour dénoncer et condamner l’assassinat des rescapés tutsis. Il est inutile de s’attaquer à Diane dont la lettre est justifiée.
IBUKA et CNLG sont des outils du régime totalitaire. Elles ont un job de défendre le régime totalitaire. Elles n’ont jamais défendu les rescapés face au régime tyrannique. C’est pourquoi elles ont été contraintes de s’attaquer à Mlle Diane RWIGARA sur ordre de Kagame. Mais IBUKA ne se préoccupe jamais de défendre des rescapés tutsis que le régime Kagame qualifie d’opposants. Ces rescapés Tutsis, qui tentent de refuser toute forme d’HUMILIATION, sont décidés de marcher la tête haute dans leur pays. Ils refusent de vivre dans la terreur quotidienne et dans la servitude imposées à tous les rwandais.
Mlle Diane tient à vivre LIBRE et DIGNE depuis l’assassinat de son père le 04 février 2015. Elle a enterré sa peur. Dans sa lettre du 15/07/2019, elle demande au Président Kagame d’exiger que les assassins du Rwanda « remettent leurs épées au fourreau ». Le CLIIR estime que la violence a vaincu le régime totalitaire de Kagame. Les fondations de ce régime sont gravement rongées par le meurtre, l’impunité, l’injustice, le pillage, la corruption, la cupidité et la stupidité. Il ne lui reste qu’à s’écrouler au moindre coup de vent de la révolution.
Or la cupidité et la stupidité engendrent la cruauté qui frappe tous les rescapés du Rwanda.
Nous encourageons chaque rwandais à être « le gardien de son compatriote » en toutes circonstances. Nous saluons le courage de Mlle Diane RWIGARA et demandons à IBUKA et au CNLG de reconnaître son intrépidité qui lui permet de ne pas trembler devant la tyrannie.
Dans l’histoire du peuple Rwandais, Mlle Diane Shima RWIGARA restera une citoyenne exceptionnelle. Pour elle, les valeurs de fierté et de courage sont universelles.
Le meurtre des rescapés du Rwanda permet au régime de Kagame de vider le pays de ses forces vives. Opposer IBUKA et la CNLG à Mlle Diane RWIGARA, c’est introduire la guerre et la discorde entre les rescapés tutsis, telle est la stratégie du président Kagame.
La guerre entre les rescapés doit cesser immédiatement. C’est l’union de tous les rescapés qui fera leur force. Mlle Diane et le peuple rwandais sont en résistance pacifique, selon le slogan populaire « Exister, c’est résister». La peur paralyse le cerveau et l’intelligence humaine (selon notre slogan « ubwoba butoba ubwenge »)
Fait à Bruxelles le 21 juillet 2019.
Pour le Centre, MATATA Joseph, Coordinateur (gsm 0476701569)