Commentaire de César sur le Communiqué final à l'issue de la visite de travail au Burundi de la délégation de Haut niveau de l'UA
Par César, lecteur de TFR, Kigali
Le communiqué final du Président Sud Africain est à la fois intéressant et surprenant
Intéressant car le voyage de ces chefs d’Etat africains au Burundi et leur entretien avec le président Nkurunziza confirme la légitimité de celui-ci et ôte a contrario toute crédibilité aux allégations des pseudos opposants politiques contre le Président Burundais. L’ONU par le biais de son Secrétaire Général Ban Ki-Moon reconnaît la légitimité du Président Nkurunziza. Les pourfendeurs du président burundais ne savent désormais à quel saint se vouer.
Sous peine d’être frappé d’insanité d’esprit caractérisée, nul ne peut contester la légitimité du Président Nkurunziza. Il est président de tous les Burundais y compris ses opposants qui sont vautrés ici à Kigali en attendant un retour hypothétique pour aller diriger le Burundi avec l’aide de Kagame, devenu leur sauveur et commandant en chef.
Surprenant car il est de notoriété publique que Museveni est un tyran comme en témoigne la situation de ses opposants politiques dans ces quatre derniers mois. Il vient d’organiser une mise en scène électorale au cours de laquelle il s'est autoproclamé président de son pays. Quel conseil va-t-il donner au président Nkurunziza? Va-t-il lui prodiguer des conseils dont il ne s'est pas lui-même prodigués? Les dirigeants africains étonnent toujours le monde entier.
Comment un président qui a fait preuve de sa haute expertise dans l'oppression à l'endroit de ses adversaires politiques peut- il être désigné médiateur dans une affaire à caractère non pas strictement interne mais international car elle est revêtue d'un élément d’extranéité à savoir l'existence des escadrons de la mort recrutés, formés et armés par le Rwanda sur décision de Kagame au vu et au su du monde entier? Sachant que celui-ci n'a jamais nié ses méfaits contre le Burundi, Etat souverain, le tout en toute impunité. Sa réponse au rapport des experts de l'ONU et aux allégations du Burundi et de la RDC c'est le renvoie des déplacés volontaires burundais vers un autre pays.
Dans cette Affaire, il me semble que la solution durable et efficace est de soumettre Kagame au droit international sous peine de sanctions effectives. Pour ce faire, si l’UA n’applique strictement son statut au hors-la-loi qu’est Kagame, le Burundi devra, en temps utile, saisir la Cour Internationale de Justice de la Haye sur le fondement de la jurisprudence de celle-ci relativement à l’Affaire Nicaragua Contre les USA (L'arrêt de la CIJ dans l'affaire des activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et contre celui-ci (Nicaragua c. Etats-Unis) du 27 juin 1986). Le Rwanda n’a aucune chance de gagner même si dans le passé il a gagné contre la RDC parce que les avocats congolais ne maîtrisaient pas le droit international dans toutes ses dimensions. Ils n’ont pas été à la hauteur contre les avocats britanniques, experts dans ce domaine. De même, il doit saisir le Conseil de Sécurité quant à la mise en place d’une Commission internationale d’enquête sur l’assassinat du président burundais Cyprien Ntaryamira le 6 avril 1994 au Rwanda. A défaut, sous peine de tomber dans le ridicule, il ne faudra pas chanter sur tous les toits que Kagame a fait ceci, a fait cela. L’assassinat d’un chef d’Etat en fonction est un crime contre l’Etat, burundais en l’espèce. Peu importe sa famille politique ou les petits intérêts personnels du Président Nkurunziza, il revient au gouvernement burundais actuel de saisir le Conseil de Sécurité de l’ONU pour que les auteurs du crime soit recherchés et répondent de leur acte devant une cour internationale. Il sera difficile pour le conseil de sécurité de rejeter la demande du Burundi car sur décision du président français, Jacques Chirac, le même conseil a mis en place une commission internationale d’enquête pour rechercher et juger les assassins d’un ancien premier ministre libanais, Rafik Hariri qui n’était même plus dans les affaires et qui était donc citoyen ordinaire.
Il sera incompréhensible que les trois grands du conseil de sécurité à savoir la France, les USA et le Royaume Uni osent dire qu’une victime libanaise, fut-il un ex-premier ministre et ami du président français mérite plus de justice qu’un chef d’Etat africain en fonction, froidement abattu dans l’obscurité par un groupe d’individus qui avaient la trouille de regarder tout droit dans les yeux et d’affronter le président Habyalimana. L’indifférence et la passivité de Nkurunziza sur cette affaire est incompréhensible. Il est au pouvoir depuis plus de dix ans. La famille du défunt l’a saisi pour que la justice soit dite au bénéfice de Ntaryamira Cyprien. Il a observé le silence de tombeau, sûrement sur demande de Kagame. Celui-ci avait décidé de faire subir à Nkurunziza le même sort. Son projet a foiré même s’il n’a pas encore dit son dernier mot. Il s’ensuit que le président Burundais doit penser aux veuve et orphelins du défunt quant à leur souffrance morale et de l’injustice notoire dont ils sont victimes jusqu’à ce jour de la part des maîtres du monde. Il est président de tous les Burundais et garant de la Justice pour tous ses concitoyens, indifféremment de leur appartenance politique et/ou ethnique. Il vient de démontrer qu’il est effectivement commandant en chef du Burundi c’est-à-dire capable de tenir correctement son bâton de commandement. Il doit également prouver qu’il est garant du respect de la loi et de la Justice pour tous les Burundais.