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Publié par La Tribune Franco-Rwandaise

Karegeya-Patrick-216x300Lettre du Colonel Patrick Karegeya à :

M. Douglas E. Coe
The Fellowship
1271 Washington Avenue
San Leandro, CA 94577
USA

Le 28 décembre 2013

Objet: la fin de la crise au Rwanda et dans les Grands Lacs à travers le dialogue

Cher M. Coe,

Au nom du Congrès national rwandais (CNR), je vous écris pour vous informer que la situation au Rwanda devrait préoccuper au plus haut point ceux au sein de la communauté internationale qui se soucient de la paix et de la sécurité en général et, en particulier, dans la région des Grands Lacs en Afrique centrale. Je crois qu’une majorité de Rwandais partage l’impression que les politiques de la communauté internationale n’ont pas apporté un soutien ferme, basé sur des principes, au développement d’institutions démocratiques et inclusives, au respect des droits fondamentaux des citoyens, et à la responsabilité des officiels pour de graves violations des droits de l’homme. Je vous écris pour partager nos vues sur la situation au Rwanda et sur le rôle que pouvez jouer pour promouvoir la liberté, la stabilité à long terme et la paix au Rwanda et dans la région des Grands Lacs.

La situation de gouvernance au Rwanda

La population du Rwanda souffre depuis longtemps de gouvernements répressifs et, par conséquent, de conflits violents. Cette violence a atteint son paroxysme avec le génocide de 1994. Sans doute êtes-vous bien conscient des privations et immenses souffrances endurées par des millions de Rwandais du fait de violences récurrentes. De mon côté, je reconnais volontiers que l’actuel gouvernement rwandais, avec le soutien de la communauté internationale, a fait depuis 1994 des progrès significatifs en rétablissant l’ordre public et des institutions d’État effectives, et en reconstruisant notre économie. Malheureusement, ces efforts de reconstruction depuis le génocide ne s’enracinent pas dans des valeurs démocratiques, le respect des droits de l’homme et une large inclusion.
Comme l’a souligné le Rwanda Briefing que quatre anciens collaborateurs du Président Kagamé, dont moi-même, ont publié en août 2010, « le Rwanda et Paul Kagamé, ce ne sont pas seulement de nouveaux bâtiments, des rues propres et un gouvernement qui fonctionne, comme veulent le faire accroire les fameux amis hauts placés, en Europe et en Amérique, du Président Kagamé. Le Rwanda, c’est essentiellement, derrière une façade démocratique, un état policier avec un parti unique très dur… »


Le parti au pouvoir, le Front patriotique rwandais (FPR), a fermé l’espace politique à d’autres participants. Le FPR n’admet pas d’opposition politique ou la compétition ouverte pour le pouvoir. Le Président Kagamé ne permet pas l’existence légale et le libre fonctionnement de partis d’opposition. Des médias critiques à l’égard du gouvernement sont soit fermés soit obligés de cesser d’exister du fait de l’intimidation de leurs journalistes.
Le gouvernement a maintenant réduit au silence tous les médias indépendants que le pays ait connus. Les organisations de la société civile indépendantes du gouvernement sont obligées de fonctionner avec des restrictions si draconiennes qu’elles ne peuvent servir de contrepoids au gouvernement. Les Rwandais n’ont pas la liberté pour débattre et décider comment ils veulent être gouvernés. Le gouvernement rwandais est sous l’emprise d’un petit groupe de Tutsis militaires et civils qui, en coulisses, le contrôle. Le système rend marginale la participation de la majorité de la population.

Le gouvernement rwandais ne se maintient au pouvoir que par une sévère répression. Le RPF restreint les libertés politiques des citoyens par toute une gamme de lois et de pratiques administratives, ainsi que par la terreur. Ceux qui critiquent le régime subissent continuellement diverses violations des droits de l’homme, dont des arrestations et détentions arbitraires, des disparitions et des exécutions extrajudiciaires. Chargés de maintenir le Président Kagamé au pouvoir, les services de sécurité, qui sont tous contrôlés exclusivement par des militaires tutsis, jouissent d’une impunité absolue pour leurs graves violations des droits de l’homme. De nombreux membres de partis d’opposition, de groupes de la société civile et de médias indépendants, en plus d’individus soupçonnés d’être des opposants au régime, ont été pourchassés, arrêtés, torturés, emprisonnés ou tués par des agents d’état. Parmi les victimes de cette terreur étatiques ayant perdu leur vie dans un passé récent figurent André Kagwa Rwisereka, Vice-Président du Parti vert démocratique du Rwanda, Jean Leonard Rugambagye, rédacteur-en-chef adjoint du journal Umuvugizi, et John Rutayisire. Le gouvernement rwandais a déployé un grand nombre d’agents secrets à travers des pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du Nord afin de pourchasser et tuer les opposants au régime.

De nombreux membres et dirigeants de partis politiques d’opposition, dont Bernard Ntaganda, Président du Parti social Imberakuli, Victoire Ingabire, Présidente du parti FDU-Inkingi qui a été récemment condamnée à 15 ans de prison, et Deo Mushayinkdi du parti PPD Imanzi, restent en détention, de même que des parents innocents de leaders d’opposition. La persécution touche également des journalistes indépendants et des leaders d’opposition, qui ont tous été condamnés à de longues peines de prison, certains par contumace au terme de procès qui n’ont pas rempli les critères internationaux d’équité. Le climat de répression qui règne au Rwanda a contraint à l’exil, où ils ont rejoint des centaines de milliers d’autres rwandais, beaucoup de responsables gouvernementaux parmi lesquels deux anciens Premiers ministres, deux Présidents de l’Assemblée nationale, plus une longue liste de ministres, d’anciens juges, de hauts responsables civils et militaires, de journalistes et de militants des droits de l’homme.
Du fait de la répression par des services de sécurité relevant du Président Kagamé, le Rwanda est devenu un pays noyé dans la peur. Il faudrait remonter au temps d’Idi Amin Dada pour trouver un degré de terreur comparable à celui que le Rwanda exerce sur ses citoyens. Le climat de peur et de terreur au Rwanda ne permet pas à la société rwandaise de débattre librement des problèmes qu’affronte le pays, et de leur trouver des solutions.

Le leadership du Président Paul Kagamé


La grave crise politique au Rwanda est largement la conséquence de la poursuite sans relâche d’un pouvoir absolu par le Président Kagamé. Le premier gouvernement post-génocide avait inclus d’autres partis politiques, qui avaient fait campagne pour des réformes démocratiques au début des années 1990. Mais l’expérience rwandaise d’un gouvernement à base multipartiste a pris fin au bout d’un an seulement. Le vice-président Kagamé a alors chassé de leurs postes les leaders d’opposition qui faisaient partie du gouvernement, au prétexte qu’ils étaient trop critiques par rapport aux violations des droits de l’homme commises par des membres de l’Armée patriotique rwandaise (APR). Par la suite, le Président Kagamé s’est fixé pour tâche d’émasculer systématiquement le parti et les institutions étatiques et de bâtir un État contrôlé dans tous ses domaines par un seul individu doté d’un pouvoir absolu, sans avoir à rendre compte à personne. Le Président Paul Kagamé exerce son pouvoir absolu aussi bien sur le parti (RPF) que sur le gouvernement. Toutes les institutions sont sous son contrôle. Il n’y a pas de contre-pouvoirs du tout. Ni le pouvoir judiciaire ni le pouvoir législatif ne sont indépendants. Les institutions d’Etat, tout particulièrement les organes de sécurité et les institutions judiciaires, sont seulement là pour protéger le Président Paul Kagamé et son monopole politique, et non pas les droits fondamentaux des citoyens tels que garantis par la constitution. Le contrôle absolu qu’exerce le Président Kagamé sur l’appareil d’État le met à l’abri de toute responsabilité pour les crimes sérieux qu’il a commis, dont certains ont eu des conséquences effarantes pour des civils innocents aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Rwanda.


Le Président Kagamé est l’un des dictateurs les plus impitoyables d’Afrique. Il est corrompu et s’offre un mode de vie si dépensier qu’il n’a plus de commune mesure avec l’abjecte pauvreté dans laquelle croupit la majorité de la population rwandaise. Le Président Kagamé a mis à profit son temps au pouvoir pour amasser une fortune personnelle sans précédent en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Le conglomérat d’entreprises appartenant à son parti politique (Crystal Ventures, l’ex-Tri-Star Investments, et l’Horizon Group dirigé par des militaires), mais qui de facto s’apparente à une propriété privée, est impliqué dans de nombreuses affaires de corruption avec l’Etat. Les affaires du FPR sont prioritaires lorsque le gouvernement octroie des licences dans les secteurs les plus lucratifs de l’économie. Les entreprises qui appartiennent au FPR ou à des proches du Président, sinon à des membres de sa famille, s’assurent le gros lot dans des contrats d’approvisionnement accordés par l’État. Des investisseurs nationaux ou étrangers sont souvent obligés de s’associer au FPR pour avoir le droit de faire des affaires au Rwanda.

Le FPR finance ses affaires grâce à des prêts à des taux préférentiels qu’il obtient auprès de banques et de compagnies d’assurance appartenant à l’État, ainsi que du fond national de la sécurité sociale. Comme elles ne bénéficient qu’à un nombre réduit de personnes, les affaires du FPR aggravent l’inégalité sociale et sapent la stabilité nationale. L’implication économique du FPR compromet l’intégrité d’un grand nombre de ses membres, à commencer par le Président Kagamé, en raison des conflit d’intérêts générés par le fait qu’ils prennent, au jour le jour, des décisions en tant que responsables de l’État qui affectent les affaires du parti. Les affaires du FPR englobent une grande part de l’économie rwandaise, près de 80 pour cent selon des estimations crédibles.
Un exemple pour illustrer la dépravation corrompue de Kagamé est celui des jets luxueux que le Président utilise pour ses déplacements officiels et privés. Il s’agit d’avions du type Global Expresses, du constructeur canadien Bombardier, qui coûtent chacun plus de 60 millions de dollars US. 

 
Le Président Kagamé porte également une responsabilité personnelle pour des violations extrêmement graves de droit humanitaire international et des droits de l’homme, dont des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, qui ont été commis contre des civils innocents à la fois au Rwanda et en République démocratique du Congo. Le Président Kagamé ne recule devant aucun crime pour se maintenir au pouvoir. Il n’a aucun respect pour le caractère sacré de la vie, raison pour laquelle il recourt aux assassinats d’opposants (et de chefs d’État) même quand il s’agit de défis pacifiques lancés à son régime. Le Président Kagamé est responsable de la transition démocratique manquée au Rwanda et de l’impasse politique qui est le résultat de son maintien, envers et contre tout, au pouvoir.
L’usage abusif des institutions d’Etat par le Président Kagamé est condamné par pratiquement toutes les organisations de défense des droits de l’homme, de nombreux médias indépendants ainsi que des chercheurs et journalistes, dont certains qui l’avaient auparavant soutenu. 

Conséquences potentielles de la politique du régime rwandais
 

 

Comme indiqué, le Rwanda doit faire face à de nombreux problèmes dans sa construction d’une Nation au lendemain de violences. Il est communément admis que la société rwandaise demeure profondément divisée ethniquement. Le pays est actuellement en paix mais de nombreux observateurs estiment que la récurrence de violences extrêmes y est inévitable, du moins à moyen ou long terme.
Le Président Kagamé prétend avoir fait progresser le Rwanda en arguant que les droits de l’homme, y compris le droit de participation politique, ne constituent pas une priorité pour le développement. Or, les problèmes de réconciliation nationale et de la construction d’un système démocratique soulèvent des questions quant à la durabilité des avancées sociales et économiques du Rwanda, et du potentiel pour de nouveaux conflits. Ces questions obèrent sérieusement l’avenir du pays. Le Rwanda restera-t-il un pays en paix alors que son gouvernement est oppressif et qu’une majorité de la population le considère comme illégitime ? Comment équilibrer des libertés individuelles avec les nécessités d’une communauté nationale stable ? Comment devraient réagir des citoyens constatant que leur président prend l’État pour sa propriété privée et les prive de leurs droits inaliénables ?

Nous sommes profondément convaincus que les violents conflits que le Rwanda a connus depuis un demi-siècle s’enracinent dans la mauvaise gouvernance. Selon nous, le FPR a failli dans la tâche de s’attaquer à la racine des problèmes rwandais. Par conséquent, le Rwanda est sérieusement en crise. La seule voie menant à la paix et à un développement durable passe par un système de gouvernement jouissant du soutien populaire, incluant toutes les communautés du pays et respectant les droits de l’homme, notamment l’intégrité de la personne et le droit à la participation politique.

Tout développement économique dans une société post-conflit qui n’est pas enraciné dans des valeurs démocratiques, le respect des droits de l’homme et un système inclusif n’est pas durable. Nous sommes convaincus que le Rwanda va de nouveau plonger dans la violence si l’actuel gouvernement se refuse à entendre les appels au dialogue et n’accepte pas un processus pacifique de démocratisation. Les acquis d’une forte aide internationale après le génocide pourraient être rapidement remis en cause avec des conséquences graves pour toute la région des Grands Lacs, ainsi que pour la paix et la sécurité internationales.

Le rôle de la communauté internationale pour soutenir le changement  démocratique et une paix durable au Rwanda


Le Président Kagamé a exploité l’incapacité de l’Occident à prévenir ou arrêter le génocide de 1994 en faisant réduire au silence, par ses services de sécurité, l’opposition réclamant un changement démocratique et le respect des droits de l’homme. L’absence de réaction de la communauté internationale face aux excès de Paul Kagamé a offert à ce dernier l’impunité. Elle constitue un obstacle à la paix et au développement durable au Rwanda et en RDC. L’indifférence occidentale à l’égard des violations des droits de l’homme et du refus d’accorder des droits politiques reste un mystère pour une majorité de Rwandais, et une source d’aliénation. La stabilité et les taux de croissance ne peuvent pas se substituer à la liberté. Compte tenu des graves conséquences qu’impliquerait un retour à la violence au Rwanda, le Congrès national rwandais et ses partenaires estiment que la paix et la sécurité au Rwanda devraient représenter une préoccupation internationale. Le peuple rwandais compte sur les pays voisins et sur les partenaires du développement pour soutenir le respect des droits de l’homme et des progrès en démocratie. Nous estimons que ces partenaires, notamment ceux qui ont noué des liens étroits avec le régime actuel (États-Unis, Royaume uni) ont un rôle unique à jouer, sinon une responsabilité à endosser, pour faire progresser la cause d’un changement pacifique au Rwanda en faisant comprendre au Président Kagamé la nécessité de garantir des droits fondamentaux et un dialogue national pour résoudre la crise.

La communauté internationale devrait soutenir le changement démocratique, un gouvernement inclusif et le respect des droits de l’homme pour de multiples raisons dont celles-ci :

a) Emanciper le peuple rwandais pour qu’il jouisse de toute la gamme de ses droits humains : la population rwandaise est privée des droits les plus fondamentaux, dont le droit à l’intégrité physique, la liberté d’expression et le droit de participer aux affaires publiques. Le régime Kagamé s’appuie sur la répression pour se maintenir. Le peuple rwandais a autant le droit d’être affranchi de la tyrannie que les citoyens tunisiens, égyptiens, irakiens, afghans et libyens, à qui la communauté internationale apporte son soutien pour que leurs droits deviennent réalité.
b) Promouvoir la paix et la sécurité internationales : en l’absence de réformes démocratiques, la politique de l’actuel gouvernement rwandais risque de mener le pays dans de nouvelles violences. Un système de gouvernement sans droits ni démocratie ne peut pas durer infiniment. Le changement au Rwanda est inéluctable ; la question est de savoir si ce changement sera négocié et pacifique, ou violent et, une fois de plus, imposé par les vainqueurs d’un conflit sanglant. Le changement politique est nécessaire pour éviter un conflit violent que la nature répressive du régime actuel rend quasiment inévitable. Le retour à la violence déstabiliserait davantage la région des Grands Lacs.
c) Des considérations humanitaires : le Rwanda est au bord d’une crise politique et humanitaire d'une grande gravité. Le retour au conflit risque d’y être de nature ethnique. Comme l’a montré le génocide de 1994, des violences au Rwanda peuvent conduire à la perte massive de vies humaines, à d’insondables souffrances pour des millions de gens, non seulement au Rwanda mais dans toute la région. La communauté internationale doit agir aujourd’hui pour prévenir de nouvelles souffrances et des pertes effarantes de vies qui résulteraient d’une nouvelle irruption de violence au Rwanda.

Que faire pour aider tous les Rwandais ?

Pour nous, en tant que chrétiens, il y a des raisons encore plus impératives pour nous engager en faveur d’une inclusion radicale, dans la vérité, qui mène à la liberté, la paix et la réconciliation. J’ai lu avec un profond intérêt la vision et mission que la Bible inspire au Fellowship : « Jadis, vous ne fûtes pas un peuple mais, maintenant, vous êtes le peuple de Dieu ; jadis vous ne reçûtes pas la grâce mais, à présent, elle vous a été donnée » (I, Pierre 2 :10)

Pour une société comme la nôtre, qui a connu des traumatismes aujourd’hui comme hier, puisque toutes nos communautés ont été tour à tour victimes et bourreaux, l’on ne saurait surestimer l’enjeu du pardon et de la grâce. Comme frères et sœurs unis au sein d’une Nation et par une langue, nous avons péché les uns envers les autres. Notre aliénation de Dieu et de nous-mêmes a infligé à notre société dans son ensemble et à nos voisins des souffrances au-delà des mots. Nous ne pouvons envisager l’avenir qu’à condition de nous parler dans la vérité et d’apprendre à nous pardonner.
Dans les mots de notre Seigneur Jésus Christ : « Si ton frère commet un péché contre toi, vas lui dire son erreur en tête-à-tête. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. Sinon, emmène avec toi deux ou trois autres frères pour établir chaque accusation par leur témoignage. S’il refuse toujours de t’écouter, alors partage ton grief avec l’Église. » (Mathieu, 18 :15-17)

Inspirée par ces mots de sagesse du Dieu unique que nous servons, notre organisation prévoit de réunir une conférence internationale sur le Rwanda en mars 2014. Notre intention est d’inviter toutes les parties prenantes au Rwanda (gouvernement, église, société civile, opposition, y compris l’opposition armée) pour un échange en toute franchise sur la situation de notre patrie et pour nous interroger sur la construction d’un avenir commun. Naturellement, il s’agit là d’un projet très difficile, compte tenu du fait qu’une telle culture du dialogue, du donner et du recevoir fait défaut à notre société. Cependant, il n’y a que des alternatives périlleuses au dialogue et à la paix.

Nous avons informé le gouvernement américain, ainsi que les gouvernements de la France, de la Belgique, de la Tanzanie et de l’Afrique du Sud de ce projet. Tout en relevant la difficulté de la tâche, ils ont tous jugé notre initiative d’actualité, à la fois importante et urgente.

Pouvez-vous nous aider dans cette entreprise visant à engager un dialogue entre Rwandais ?

Le regard tourné vers l’année à venir, nous nous souvenons des paroles prophétiques d’Isaïe, à qui notre Seigneur Jésus Christ a fait écho des siècles plus tard : « L’Esprit du Seigneur est avec vous car le Seigneur m’a chargé d’apporter la bonne nouvelle aux affligés. Il m’envoie pour réparer les cœurs brisés, pour rendre leur liberté aux prisonniers, pour annoncer le jubilée du Seigneur ». (Lucas : 18-19)

Les millions de Rwandais qui entrent en cette nouvelle année 2014 affligés, le cœur brisé, captifs de leur peur et prisonniers de leur situation nous appelle à agir. C’est un appel que nous ne pouvons ignorer. 

Je vous souhaite, ainsi qu’à votre famille, une Bonne Année.

En Christ,

Le Colonel Patrick Karegeya
Co-fondateur et membre de la direction du Congrès National Rwandais (CNR)
E-mail :
Téléphone :

En pièce attachée : la Charte fondatrice du Congrès National Rwandais

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