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Publié par JMVN

Mémorandum de Congo Actualité N° 115 du 20 Août 2010 sur les élections au Rwanda

Le résultat de l'élection présidentielle rwandaise du 9 août qui donne une victoire avec un score stalinien (93% des voix) à l’ex-Président Paul Kagamé était prévisible, vu le déroulement de la campagne électorale.

En effet avant cette présidentielle, on a assisté à une vague d’assassinats, d’arrestations, d’enlèvements, d’emprisonnements et d'assignations à résidence surveillée des opposants politiques candidats à la présidentielle. Comme le soulignent les observateurs du Commonwealth dans leur rapport préliminaire, cette élection présidentielle n'a pas été transparente car il n’y a pas eu de voix critiques, la véritable opposition ayant été au préalable écartée et les medias muselés. Les trois autres candidats qui se sont présentés contre Paul Kagame sont à considérer juste comme des "accompagnateurs" devant lui permettre de légitimer un tant soit peu sa réélection.

Nous assistons de plus en plus au Rwanda à une restriction importante des droits civils et politiques. La manière de gestion du pays reste autocratique et totalitaire. Les violations incessantes des droits fondamentaux de la personne humaine, tels que la liberté d’opinion et d’association et l’étouffement de toute velléité d’opposition politique, par l’emprisonnement ou l’élimination physique d’opposants réels ou supposés, sont des éléments qui se sont désormais consolidés et intensifiés dans les pratiques courantes du régime rwandais actuel.

À un visiteur occasionnel, le Rwanda semble un pays normal, où les droits de l’homme sont plus ou moins respectés. Pourtant, le gouvernement rwandais exerce sur le pays un contrôle plus étroit que n'importe quel autre régime africain : il est le seul dans toute l'Afrique qui cherche à contrôler non seulement ce que font ses citoyens, mais aussi ce qu'ils pensent. Combien souffre le peuple rwandais, personne ne le sait parce qu'au Rwanda personne ne parle: personne ne parle parce que "personne" n'a le droit de parler.

Le peuple rwandais, toutes ethnies, régions, et idéologies confondues, est victime de la violence politique du FPR et de son président, Paul Kagame. Ce peuple, qui aspire à la paix et à la tranquillité, a le droit de compter sur la solidarité de la communauté internationale.

L’Union Européenne ainsi que d’autres bailleurs de fonds du Rwanda comme les Etats-Unis d’Amérique, le Royaume-Uni, le Canada et la République Sud Africaine, détiennent sans conteste les clés d’une ouverture politique. Ils pourraient, s’ils le voulaient, peser de leur poids économique et politique pour amener le régime de Kigali à la raison et à dialoguer avec son opposition interne ou en exil. Ils ont les moyens de contraindre ce régime à retirer ses troupes de la RDCongo et d’imposer une solution concrète aux préoccupations sécuritaires du Rwanda. Le dialogue politique proposé accroîtrait sans doute les chances d’une solution pacifique et durable au conflit rwandais en bannissant définitivement toute logique de guerre.

C’est pourquoi nous demandons à la société civile de ces pays de faire tout ce qui est dans son pouvoir pour amener les gouvernements respectifs à ré-orienter leur coopération avec le régime rwandais de manière à peser en faveur du respect des droits humains et à l’arrêt immédiat de tout terrorisme d’Etat.

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