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Publié par IBUKABOSE

Sarkozy1.JPGPARIS (Reuters) - Les nouvelles mesures fiscales annoncées par le gouvernement français pour tenir l'objectif d'une réduction du déficit public mettent Nicolas Sarkozy dans l'embarras sur son bilan à neuf mois de la présidentielle.

Les socialistes ont attaqué Nicolas Sarkozy, qui selon eux, finit son mandat en "détricotant" ce qu'il avait décidé en 2007.

"Ce qu'on retiendra des cinq ans de Nicolas Sarkozy c'est qu'il aura défait tout ce qu'il avait voulu faire en début de mandat", a dit mardi François Hollande, favori de la primaire socialiste en vue de l'élection présidentielle de 2012.

"Non seulement il avait un mauvais programme mais en plus il l'aura constamment déconstruit. Comme résultat politique, vous en conviendrez, il y a plus grande cohérence à retrouver."

Mais la majorité souligne que le président est obligé de faire preuve de souplesse pour s'adapter à la crise qui a privé l'Etat de recettes et fait exploser les déficits.

Le dossier le plus délicat pour le locataire de l'Elysée est la "contribution exceptionnelle" des plus fortunés, qui confirme l'abandon d'un dogme du président, mis en avant dans sa campagne de 2007, qui veut que l'Etat devrait laisser leurs gains aux citoyens vus comme créateurs de richesse.

"Il faut d'abord réconcilier la France avec la réussite. Or, au-delà de notre culture collective, nous savons que l'une des difficultés concrètes est fiscale", disait-il il y a quatre ans pour plaider en faveur d'allègements.

L'Elysée avait déjà été contraint au printemps dernier d'abandonner le "bouclier fiscal" créé en 2007 et plafonnant à 50% des revenus le montant des impôts directs.

Ce dispositif a été mal perçu par l'opinion car il profitait aux contribuables les plus riches. Environ 90% de son coût annuel de quelque 700 millions d'euros allait aux personnes qui possèdent un patrimoine supérieur à 16 millions d'euros.

Ces contribuables percevaient un chèque moyen de remboursement de l'Etat de 380.000 euros, selon les chiffres officiels. L'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, 15e fortune mondiale, qui a reconnu par ailleurs dans une enquête judiciaire avoir fraudé le fisc, a ainsi perçu 30 millions d'euros annuels de remboursement l'an dernier.

Mercredi, la socialiste Ségolène Royal a demandé à l'Etat d'imposer le remboursement de ces gains passés aux plus fortunés.

LE PROBLÈME DE L'ISF

Un allègement de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) a cependant été décidé pour compenser cet abandon du "bouclier".

Selon l'opposition, les plus fortunés bénéficieront du décalage dans le temps de ces deux mesures, avec en 2012 un bouclier encore maintenu et un ISF déjà allégé, ce qui produira des gains élevés pour les plus riches.

Ensuite, la conjonction des deux mesures pourrait faire perdre de l'argent à l'Etat, l'allègement de l'ISF diminué de la disparition du bouclier créant un "trou" de deux milliards annuels dans les caisses de l'Etat, selon la gauche.

L'Elysée assure qu'il s'agira d'une opération équilibrée mais certains en doutent jusque dans la majorité.

Nicolas Sarkozy est aussi en difficulté sur la défiscalisation des heures supplémentaires, dont la refiscalisation partielle a été annoncée mercredi.

Cette mesure en vigueur depuis 2007, mise en oeuvre concrète du "travailler plus pour gagner plus", slogan de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, a privé l'Etat de 1,36 milliard d'euros d'impôts par an selon Bercy et la Sécurité sociale de 3,2 milliards d'euros de cotisations annuelles.

Des études officielles laissent penser que la mesure n'a pas dégagé de nouvelles possibilités de gains considérables pour les salariés, mais a constitué en revanche un frein aux embauches en période d'explosion du chômage.

Mis en difficulté sur ses revirements, Nicolas Sarkozy est aussi mis en cause par l'opposition sur les promesses tenues, notamment la baisse de la TVA de 19,6% à 5,5% dans la restauration entrée en vigueur le 1er juillet dernier.

Les promesses de la profession de baisser les prix de 11,8% sur au moins sept produits et d'embaucher 40.000 personnes n'ont pas été tenues mais la mesure coûte 2,4 milliards d'euros par an à l'Etat.

Edité par Yves Clarisse

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