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Publié par JMVN

padiri-nahimana-thomas.jpgpadiri-rudakemwa-fortunatus.jpgRéaction à la dépêche “L'Eglise se distancie de deux prêtres accusés de nier le génocide”, AFP du 8 mai 2011

(cf. le sitele prophète umuhanuzi

Depuis sa naissance en 1987, le Front Patriotique Rwandais (FPR) a pratiqué avec un rare bonheur un principe qui était cher à Joseph Paul Goebbels, ministre hitlérien de la propagande. Il s’agit du principe qui dit : “Répétez un mensonge dix, cent, mille fois, ce mensonge deviendra la vérité”. En politique, en effet, “la vérité, c’est ce qui est cru”. C’est pour cela que aujourd’hui encore le FPR dépense beaucoup d’argent en payant des journaux, des agences, des lobbies et des particuliers auxquels il demande de relayer à l’étranger les mensonges qu’il forge sur place au Rwanda. Ces personnes physiques et morales contactées s’y prêtent volontiers pour des motifs financiers, idéologiques, sentimentaux et pour d’autres “raisons que la raison ne connaît pas”.

  2. Les seuls destinataires qui avalent goulûment toutes ces couleuvres sont ceux qui ne connaissent pas le principe élémentaire de la critique historique, à savoir “la nécessité d’aller à la source de première main”. Les sources de seconde, troisième, …. millième main peuvent répéter le même mensonge autant de fois qu’ils veulent ; mais s’il s’avère qu’elles ont puisé toutes à la même source (de première main) polluée, leur mensonge cesse d’être cru. Un autre facteur qui assigne des limites au principe cher à Goebbels, c’est que “le mensonge n’a pas de pieds. On peut mentir à tout le monde quelque fois, on peut mentir à certains tout le temps, mais on ne peut pas mentir à tout le monde tout le temps.”. Le lecteur aura compris pourquoi le FPR est encore un peu “admiré” à l’étranger ; tandis qu’au Rwanda il s’essouffle, perd du terrain et doit s’époumoner pour convaincre.

  3. Depuis sa prise du pouvoir à Kigali en 1994, il combine le principe de Goebbels avec celui du terrorisme intellectuel. Il prétend avoir lui seul le monopole de la vérité. L’effet surprise a permis à ce principe de fonctionner à merveille d’autant plus que toute voix, non seulement contraire mais aussi discordante était étouffée. L’épouvantail était là, toujours prêt : le crime de “la négation du génocide.

  4. Nous défions quiconque de trouver dans les articles publiés par le site www.leprophete.fr depuis sa naissance le 1 janvier 2011, une seule trace, un seul passage qui nie le génocide qui a eu lieu au Rwanda en 1994. C’est plutôt le FPR qui refuse d’honorer les millions de Bahutu innocents qu’il a massacrés au cours de ces dernières années. Comprimez un ressort, sa force à la détente n’en sera que plus grande. C’est ce qui est en train d’arriver au Rwanda.

  Nous avons donc été désagréablement surpris par cette dépêche de l’AFP intitulée "L'Eglise se distancie de deux prêtres accusés de nier le génocide". Elle nous rappelle le passage ci-après du poème "Si… " de Rudyard Kipling.

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles

Travesties par des gueux pour exciter des sots,

Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles

Sans mentir toi-même d'un seul mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,

Si tu peux rester peuple en conseillant les rois

Et si tu peux aimer tous tes amis en frère

Sans qu'aucun d’eux ne soit tout pour toi,

Tu seras un homme mon fils.

  5. L’unique affirmation vraie de cette dépêche est que nous sommes vraiment très critiques à l’égard du régime du général Paul Kagame. Mais nous ne sommes animés que d’une volonté constructive. Et nous ne sommes pas les seuls.  

6. Quant à la violation de l’ « obligation de neutralité » qui nous est opposée par cette dépêche de l’AFP, nous reconnaissons ne pas connaître le contenu exact de cette « étrange obligation » nous incombant que nous ignorions jusqu’à maintenant ! En ce qui nous concerne, nous sommes plutôt convaincus qu’il n’y a pas de neutralité possible devant le mal. Il n’y a pas d’équidistance possible entre le bien et le mal, la justice et l’injustice, la liberté et l’oppression. Un silence de ce genre ne serait que complicité, un gros péché par omission. Prétendre une telle neutralité de la part d’un(e) consacré(e), justement parce qu’il est consacré, c’est comme “noyer le poisson dans l’eau”. Au nom de Yahvé, Moïse et son frère Aaron (prêtre) disaient au Pharaon “Laisse aller mon peuple” (Ex 5,1). C’est ce même appel que tous les Rwandais, hommes, femmes, jeunes, vieux, laïcs et consacrés, lancent au régime du FPR. Ils en ont ras le bol de l’oppression! Participer à ce chant choral ou le relayer ne signifie absolument pas « se mêler de politique ».

  7. On ne le dira jamais assez, nous exerçons le droit inné de tout un chacun de dire s’il est satisfait ou non de la façon dont il est gouverné (Cfr. §5 du communiqué de l’évêque de Cyangugu). Pour que les fondateurs du site www.leprophete.fr jouissent de ce droit, ils n’ont pas besoin d’être mandatés ni par leur diocèse d’origine, ni par la conférence des évêques catholiques du Rwanda, ni par l’Eglise universelle.

  8. Pour le reste, l'auteur de la dépêche travestit les paroles de Mgr Jean Damascène Bimenyimana. D’abord, il extrait de leur contexte les seuls paragraphes qui l’intéressent. Il prend ensuite trop de libertés en les traduisant du Kinyarwanda (langue rwandaise dans laquelle l’original est rédigé) au français : Traduttore, tradittore (Traducteur, traître). Pour ce cas, le proverbe dit vrai.

  9. Le rôle de l'Eglise catholique dans le génocide rwandais reste controversé”: Voilà un autre refrain, un lieu commun, une idée reçue qui, à force d’être ressassée, ne veut vraiment pas mourir. Ce rôle de l’Eglise est controversé pour celui qui veut à tout prix lui trouver des poux dans la tête. Toutefois, si “le rôle de l'Eglise catholique dans le génocide rwandais reste controversé”, celui du FPR est bien connu ; il est clair, limpide comme la lumière du jour. Il suffirait, pour s’en rendre compte, de lire les livres : de Jean Marie Vianney Ndagijimana, Paul Kagame a sacrifié les Tutsi, Editions la Pagaie, Orléans, 2009 ; d’Abdul J. Ruzibiza, Rwanda, L’histoire secrète, Ed.du Panama, Paris, 2005, pp.347-365. Pour ne citer que ceux-là.

CONCLUSION :

  Quant à nous, les abbés Fortunatus Rudakemwa et Thomas Nahimana, nous sommes satisfaits du communiqué de l’Evêque du Diocèse de Cyangugu du 01/05/2011, nous adhérons pleinement à son contenu. Nous poursuivons l’accomplissement de notre mission de prêtres de l’Eglise catholique et de nos devoirs de citoyens rwandais. Nous promettons que le Site www.leprophete.fr restera la voix des opprimés.

 

Fortunatus Rudakemwa,

Tél : 00390763732085.

Portable : 00393333167336

Email : rdfkm@yahoo.fr

 

Thomas Nahimana

Tél : 0033647434465

Email : nahimanathom@yahoo.fr

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