Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par La Tribune Franco-Rwandaise

Le président du M23, Bertrand Bisimwa, a ordonné dimanche 3 novembre "à toutes les forces" de son mouvement rebelle "la cessation immédiate des hostilités" avec l’armée congolaise dans la région du Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

L’entrée, mercredi 30 octobre, des soldats de l’armée régulière du RD Congo dans la ville de Buna...

Joseph Kay / AP

L’entrée, mercredi 30 octobre, des soldats de l’armée régulière du RD Congo dans la ville de Bunagana, l’ancien fief du M23, est saluée par les habitants.

L’armée congolaise lançait le même jour dans la matinée une nouvelle offensive contre les derniers bastions des rebelles du M23. Les négociations entre les deux belligérants semblent piétiner de nouveau à Kampala.

L’ordre est tombé dimanche 3 novembre, alors que l’armée régulière pilonnait les derniers bastions rebelles, quelques collines aux confins du Rwanda et de l’Ouganda où étaient retranchés dimanche matin 200 à 300 combattants, selon les estimations, et tandis que les deux belligérants négocient un accord de paix à Kampala.

Le président du Mouvement du 23 Mars (M23), Bertrand Bisimwa, a ordonné "à toutes les forces" de son mouvement rebelle "la cessation immédiate des hostilités" avec l’armée congolaise, indique un communiqué signé de son nom.

"Nous (…) ordonnons à toutes les forces de l’Armée révolutionnaire congolaise la cessation immédiate des hostilités avec les Forces armées de la République démocratique du Congo" (FARDC) "et de s’abstenir de tout acte ou comportement contraire à cet ordre, ceci pour permettre la poursuite du processus politique", écrit Bertrand Bisimwa.

"Le chef d’état-major de l’Armée révolutionnaire congolaise ainsi que les commandants des grandes unités sont priés de veiller à la stricte observance de cet ordre par les éléments sous leur commandement", ajoute Bertrand Bisimwa.

ATTAQUE D’ARTILLERIE

Depuis le 25 octobre et l’offensive lancée par les FARDC dans la province du Nord-Kivu, le M23 est mis en déroute. "Nous sommes en train de pilonner Mbuzi (…), après l’artillerie vient l’infanterie", indiquait dimanche dans la matinée par téléphone à l’AFP le général, Lucien Bahuma, commandant des Forces armées de la RDC (FARDC) de la 8e région militaire congolaise, qui couvre la province du Nord-Kivu.

Depuis la prise mercredi, de leur fief politique, Bunagana, les rebelles sont retranchés à près de 2 000 mètres d’altitude sur les hauteurs verdoyantes de Mbuzi, Runyonyi et Chanzu, à 80 km au nord de Goma, la province du Nord-Kivu.

"Les combats continuent. En tout cas, pour nous déloger d’ici, ce sera difficile. Nous sommes en train de bombarder [les troupes] qui sont en train de monter dans les vallées", déclarait de son côté à l’AFP le porte-parole militaire des rebelles, Vianney Kazarama quelques minutes avant que ne parvienne le communiqué de Bernard Bisimwa. La question qui se posait en milieu d’après-midi sur la zone des combats était de savoir comment serait exécuté cet ordre par les commandants militaires du M23.

DES NÉGOCIATIONS DE PAIX AU POINT MORT

Le mouvement est né d’une mutinerie, en avril 2012, d’anciens rebelles, essentiellement tutsi, intégrés dans l’armée en 2009 après un accord de paix. L’ONU et Kinshasa accusent régulièrement l’Ouganda et le Rwanda de le soutenir, ce que réfutent Kampala et Kigali.

Des représentants du mouvement rebelle et du gouvernement de RDC négocient depuis décembre un accord de paix dans la capitale ougandaise. Samedi 1er novembre, le ministre des affaires étrangères de la RDC, Raymond Tshibanda, était retourné à Kampala, près de deux semaines après la suspension des pourparlers. La veille, le gouvernement congolais avait affirmé ne pas se sentir "grisé" par ses succès militaires et que la politique et la diplomatie lui semblaient être "seules à même de garantir une paix durable".

Cependant, selon un négociateur, les discussions semblaient toujours achopper dimanche sur la question délicate de l’amnistie que demande le M23 et que Kinshasa refuse d’accorder à environ 80 responsables du mouvement. On évoquait dimanche un report des pourparlers de cinq jours à cause du départ pour l’Afrique du Sud du ministre ougandais de la défense, Crypsus Kiyonga, qui assure la médiation entre les deux parties.

La Croix avec AFP

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article